Ruminations au crépuscule

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Le Parc Maisonneuve à la fin du jour

Les journées raccourcissent de plus en plus chaque jour. Il faut sortir plus tôt en après-midi pour bénéficier des dernières lumières du jour.

Heureusement, la température est clémente, plus clémente qu’elle ne l’est d’habitude à cette période-ci de l’année. Normalement, selon les météorologues, nous devrions marcher sur une couverture de neige d’une épaisseur d’une dizaine de mm au début du mois de décembre dans la région de Montréal. De plus, on nous prédit aussi un hiver doux cette année.

Je ruminais mes souvenirs sur l’évolution du temps au cours de ma marche plus tôt en fin d’après-midi. Un souvenir précis me revient épisodiquement ces jours-ci.

C’était vers la fin des années 70, nous étions assis autour de la table familiale, mes parents, ma sœur, mes frères et nos conjointes. Ce devait être à l’occasion des fêtes de Noël puisque nous discutions de la température et des hivers d’antan. J’avais exprimé l’avis qu’il fallait se méfier de notre mémoire, qui avait tendance à magnifier nos réminiscences du passé. Ma mère, qui n’en avait pas l’habitude, était intervenue pour insister que les hivers de son enfance étaient effectivement plus sévères, plus longs et froids.

Aujourd’hui c’est à mon tour de me rappeler que les hivers de mon enfance commençaient plus tôt et se prolongeaient plus tard que ceux plus récents, qu’il tombait plus de neige et qu’il faisait plus froid.

Ce qui me surprend encore plus, c’est que les gens que je fréquente, surtout ceux qui sont, selon le point de vue, aussi vieux ou jeunes que moi, sont bien heureux du temps doux que nous éprouvons ces jours-ci. Néanmoins, succombant simultanément à des accès de nostalgie, nous souhaitons tous un Noël blanc ; nous nous en accommoderons d’autant plus facilement que rien ne nous oblige de sortir les jours où le verglas, ou une chute de neige nous incitera à passer la journée au chaud, dans une chaise berçante, avec un livre ( ou une tablette électronique ) et une boisson chaude à portée de la main.

Cet après-midi, à la fin de mes ruminations ambulatoires, je suis revenu à l’actualité : alors que les délégations de tous les pays du monde sont réunies ces jours-ci à Paris, je me suis demandé combien de fois nous avons refusé de reconnaître ces indices qui auraient dû nous porter à porter plus d’attention à cet enjeu du changement climatique. Nous nous sommes comportés comme ces grenouilles qui se baignent dans la marmite qui se réchauffe : c’était tiède, c’est chaud, ça deviendra bouillant, et nous persistons toujours à ne pas changer nos comportements pour éviter ce qui devient chaque jour de plus en plus inéluctable.

8 réflexions sur “Ruminations au crépuscule

  1. L’être humain est ainsi fait qu’il réagit souvent quand il n’a plus le choix. Parfois, il n’est pas trop tard, de justesse, parfois il regrette, souffre et s’adapte, jusqu’à quand, jusques ou ? Cela dit, notre mémoire nous joue des tours dans les deux sens. Sans vouloir minimiser l’impact de l’homme sur le réchauffement, qui est indéniable, il y a déjà eu dans l’histoire de notre planète, des périodes de réchauffements et de glaciation très important. Mais le débat serait très long… !

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  2. ..merci pour ces mots, qui souvent me montent aux lèvres en repensant à mon enfance…j’ai appris à skier dans les hauts de Lausanne..plus beaucoup de petits lausannois doivent pouvoir le dire…oui, les signes étaient là, depuis si longtemps…

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  3. J’ai vu ce ciel en fin d’après-midi hier… Je me souviens, jeune étudiante, d’une promenade en ski de fond dans les rues de Montréal, complètement paralysé pendant 3 jours… Me souviens aussi, il y a une quinzaine d’années, d,un hiver où la neige est montée jusqu’au toit de ma maisonnette à la campagne. Nous avions fait une glissade du toit à Noël, pour le grand bonheur de ma petite-fille… Je me languis de la neige qui éclaire novembre, j’ai hâte de faire du ski, du patin dehors et non dans les arénas… nous réagissons si peu, c’est inquiétant pour les générations qui nous suivent.

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