J’aime la ville. J’aime les villes.
Prendre le train au centre d’une ville, comme celle de Québec, par exemple : le train quitte la Gare du Palais, traverse les banlieues au bas de la ville, vers le sud, pour faire ce grand détour qui lui permet de prendre graduellement suffisamment d’altitude pour aller jusqu’à la gare de Sainte-Foy ; là, le train s’arrête, prend d’autres passagers, avant d’enjamber le fleuve Saint-Laurent, pour se diriger à vive allure jusqu’à Montréal. Le contraste entre la traversée des zones résidentielles et industrielles du bas de la ville de Québec et celle des paysages époustouflants des falaises de Cap-Rouge est saisissant.
Ce qui m’étonne, chaque fois que je fais un trajet comme celui-là, c’est l’ampleur des réalisations humaines : comment l’humain a réussi à s’organiser pour rassembler toutes les ressources nécessaires à la construction de ses villes et villages… de ses civilisations.
Étonnement : comment l’humain a composé ces paysages urbains où loger, nourrir, soigner, éduquer, et rassembler des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants.
Combien de forêts ont été rasées ; combien de carrières de pierre et de gravier, combien de mines ont été creusées, afin d’extraire combien de tonnes de métaux, afin de construire des maisons, des usines, des ateliers, des bureaux, des églises et des monuments. Combien de champs cultivés, pour alimenter les marchés d’alimentation… Tous les réseaux de transport et de communications pour acheminer toutes ces matières premières, pour les transformer, et ensuite les distribuer dans combien de commerces…
J’imagine, tant dans la durée que dans l’instant de chaque geste qu’il a fallu poser, la somme des activités qu’il faut accomplir pour animer cette fourmilière, tous les jours, à longueur d’années, de décennies, de siècles…
( Cahier de notes, 14 juillet 2014 )
Un an plus tard…
L’actualité me ramène les pieds à terre.
Toute cette richesse qu’on a créée, partout, sur toute la planète, et qu’on est pourtant incapable de distribuer adéquatement pour le bien-être de tous et chacun. L’ampleur des réalisations, qui résultent de la coordination des efforts de tous, est surpassée par la petitesse, la mesquinerie, la méchanceté et l’égoïsme d’aucuns. Pourquoi construire des civilisations et s’acharner à les détruire tout aussitôt ?
Peut-on egaler la beaute de Quebec ? On peut seulement essayer de ne rien faire qui va la gaspiller :0
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Bonjour Fernan,
Merci pour vos écrits, vos belles photos….merci pour tout. Vous avez éveillé ce matin en moi, la nostalgie de mon Québec natal, de ma ville Montréal, en ayant vu vos belles photos, (vous avez beaucoup de talent), toutes ces émotions …..qui remontent à la surface….Cela fait 43 ans que je vis au pays de nos ancêtres…j’y suis bien, j’y ai ancré mes racines à mon tour avec mes enfants et petits-enfants….mais la nostalgie du pays….Avec votre accord, j’aimerais vous mettre dans nos Coups de coeur de notre site : migrations.fr
Merci pour vos mots ! Je partage vos émotions, vos commentaires existentiels.
Cordialement,
Jocelyne Nicol-Quillivic
Châteauroux
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Cette réflexion me rejoint complètement.
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Et chaque jour qui passe nous place devant ce même constat : notre grande capacité n’a d’égale que notre difficulté à honorer la chance que nous avons de vivre sur cette planète.
Merci, Fernan, pour ce partage et cette réflexion.
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Réflexion pertinente en ces années d’inégalités sociales grandissantes.
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Love your photos and reflections of your walks round industrial areas in cities..and yes, it is all pretty astonishing what we humans can and have achieved.
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Réflexion intéressante, et toujours très bien écrite. L’homme est capable du meilleur comme du pire, comme un cycle sans cesse renouvelé (je ne crois pas à « c’était mieux avant »).
Peut-être aussi que l’humeur de celui qui écrit induit, selon le moment, de voir soit le meilleur, soit le pire…
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Très juste, l’humeur du moment compte pour beaucoup !
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