27 juillet 2011

le regard captivé
entre le blanc et le jaune
à soixant'quinze à l'heure
le regard captivé
entre le blanc et le jaune
à soixant'quinze à l'heure
—
Mi-février, assis au chaud dans un café, je contemple, le regard vide, au-delà de la fenêtre givrée, le vent balayer la neige sur la rue. J’aperçois un passant quelconque : soufflant son haleine glacée au rythme de son pas alerte, le dos courbé contre le vent, les mains dans les poches, le cou enfoncé dans les épaules de son coupe-vent… Un instant saisi, figé, dans l’évolution de l’univers… sans retour.
devant le café
un jeudi matin d’hiver
l’éternité fige
Mi-mai, délesté des pelures vestimentaires hivernales sur ma peau, je prends du temps pour remuer la terre de mon jardin ; je fais une pause pour contempler mon travail ; je savoure de vieux souvenirs qui surgissent de mon enfance, lorsque je me perdais dans mon imagination, dans la cour derrière chez-moi ou dans un bosquet au parc.
ombres en dentelles
apparaissent les bourgeons
se déboutonner
les bourgeons s’éclatent
le temps glisse entre mes jambes
je danse au présent
***
les fleurs applaudissent
toutes couleurs éclatantes
sur voûte azurée
Au creux de l’été, je marche sur le trottoir dans mon quartier ; une chaleur humide flotte sur ma peau ; le long zizillement des zigales me distrait de ma rêverie éveillée ; je ralentis mon pas…
une brise chaude
molles caresses humides
seconde éternelle
un temps écrasant
poussière d’éternité
mon regard s’échappe
Octobre, novembre, les journées s’écourtent, je prépare le retour de l’hiver… Je range les bûches à côté de la cheminée. Je m’enfonce dans mon fauteuil…
feuilles retournantes
vif sursis éblouissant
rides automnales
ombres allongées
des branches dépareillées
bise pénétrante
les souvenirs filent
tout comme l’eau sous les ponts
le temps passe vite
À l’automne de ma vie, je me promène sur le bord de la mer ; je contemple les vagues qui s’écrasent sur la plage, le temps qui passe ; j’observe les débris qui jonchent mon parcours, je contemple le chemin que j’ai tracé dans l’univers ; je ne regrette rien…
Enfin, même retraité de la vie active, je peine à me délester suffisamment l’esprit pour retrouver ces états de grâce dont j’ai conservé le souvenir… il y a si longtemps. Cette impression de trouver ma place dans l’univers.
un regard distrait
leste pas douce cadence
éternel retour
ralentir le pas
cesser de compter les heures
surprise au détour
le dos au passé
sens unique du présent
le futur qui s’ouvre
=====
un temps écrasant
poussière d’éternité
mon regard s’échappe
je chante selon cette voix qui me semble si près
il me semble qu’elle se cadence tout aussi près du chantje chante selon cette voix qui chuchote à l’oreille
elle me semble quand je l’entends tout aussi près du chantje chante selon cette voix qui bourdonne en silence
elle me semble à l’écran des couleurs tout aussi près du chantje danse selon cette femme qui me semble si près
elle me semble aux parfums de ses bleus tout près du chantje contemple selon cette voix qui m’envoûte à l’amour
elle me semble à la caresse des peaux tout près du chantje danse selon cette guise qui me courbe les reins
elle me semble aux accents de ses aises tout près du chantje chante selon cet air qui frissonne des lèvres
elle me semble quand je l’entends tout près du chantje chante selon ce souffle qui me berce les paupières
il me semble que je m’endors tout aussi près du chantje rêve selon cette voix qui me semble si loin
juillet 1973
de mercure en fuite s’éterne la vision
sussoter ses sonailles que l’acclame la buivie
m’immentre dans l’emmure inneutre
où dansante scintille la forêt des prisons
je me parle à casser du verbéclat
sur la frontière, entre l’hiver et le printemps, 1972
frottement des pneus
au creux de l’après-midi
déplacement d’air
sans titre ( pour l’instant )
sssouffle la cavale
une aile brasse le temps
la plume s’envole
couleurs palpitantes
frétillement des cigales
jardin d’ombres intense
des feuilles frémissent
les ombres qui s’effilochent
des gouttes de pluie
encore une fois
le chemin d’une recherche
une boucle sans fin
devant le café
un jeudi matin d’hiver
l’éternité fige
les mains dans les poches
souffle coupé par le froid
saisie éphémère
froid dans une entre-chambre
où deux portes
d’où vers où
sans surprise
d’une mi-novembre à une autre entre-saison
sans couleur même pas d’ombres
contre un gris d’où l’uniforme dégoût tapant tapant froid dans une entre-chambre où deux portes
d’où vers où
sans surprise
d’une mi-novembre à une autre entre-saison
sans couleur même pas d’ombres
contre un gris d’où l’uniforme dégoût tapant tapant froid dans ,
dans l’entre-chambre d’où j’ai cessé de rêver à la
chaude neige des silences éblouissants