animation souterraine

je regarde passer le métro qui arrive dans la station… sur la ligne verte… vers le centre de la ville… un matin d’hiver… j’embarque…

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à la station Berri/UQAM, je transfère, passant de la ligne verte à la ligne orange …

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je débarque… me dirige vers l’escalier roulant, et je monte vers la sortie…

… selon la journée, tout au long de la journée, de la matinée jusqu’en soirée, ou selon l’humeur du jour … atelier, cours, musée, bibliothèque, café, taïchi, flânerie ……

……

… je vis au rythme d’une ville animée, exubérante…

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Lendemain de tempête

Toute la journée, pendant que des bourrasques occasionnelles saupoudraient toujours nos trottoirs, on ne parlait que de la tempête et de la catastrophe qui, heureusement, ne s’est pas transformée en tragédie humaine. Plusieurs centaines de personnes sont demeurées coincées dans leur véhicule, pendant toute la nuit, sur une autoroute, en pleine ville… Avec la surveillance, constante, de toutes les caméras, partout en ville… l’omniprésence de réseaux de communication téléphonique, alors que dès la fin de la soirée, toutes les stations de radio et de télévision rapportaient que l’autoroute était devenue un stationnement… comment les ministres responsables des transports publics et de la sécurité civile ont-ils pu dormir, et n’apprendre ce qui s’est passé qu’à leur réveil ce matin ?

Cette tempête nous a révélé l’ampleur de l’incompétence de ceux qui nous dirigent et pourtant, personne ne veut reconnaître que nous l’avons avons élu ce gouvernement… et que ceux qui l’ont porté au pouvoir l’ont fait, malgré sa faiblesse, malgré la corruption, parce qu’on préfère le conserver en place de peur de devenir souverain.

Entretemps, je me console en me promenant dans les rues et ruelles de ma ville en contemplant ses paysages urbains sous un manteau blanc… Les météorologues nous rappellent que le printemps arrivera bientôt… lundi prochain nous dit-on…

 

 

 

 

en attendant le printemps…

prêt pour l'été

Flânant dans les hivers de mon enfance…

lhiver-devant-le-parc-laurier

Il fait froid depuis quelques jours à Montréal, et les météorologues prévoient que cette vague de froid durera encore deux semaines.

Je ne me plains pas du froid, tout au contraire…

Bien que je vieillisse, j’aime toujours l’hiver…Et c’est en rêvassant que je traverse les parcs de ma ville.

en-traversant-le-parc-laurier

De vieux souvenirs surgissent souvent lorsque, flânant dans les parcs de la ville, j’entends le claquement sec d’une rondelle de hockey qui va rebondir au loin sur les bandes d’une patinoire. Regarder des plus ou moins jeunes qui jouent au hockey ravivent des sensations de mon enfance… alors que nous nous regroupions entre amis, que nous déneigions la glace si nécessaire, et que nous nous élancions sur la glace au rythme saccadé du crissement des patins… tout en se passant la rondelle les uns les autres, en l’envoyant planer ou en la frappant en direction d’un filet.

Comme la plupart des hommes de mon âge, j’ai appris à jouer au hockey en même temps que j’ai appris à patiner, vers sept ans ; j’ai pratiqué ce sport jusqu’au début de la vingtaine ; je n’étais pas des plus habiles ; je suivais le rythme plutôt que de mener le jeu, et je réussissais souvent à passer la rondelle à ceux qui comptaient les buts.

Il y a une trentaine d’années, j’ai mobilisé d’autres pères pour cerner un terrain vague dans notre voisinage afin de créer une petite patinoire pour les enfants. Nous en avions profité pour organiser, à l’occasion, des parties de hockey en soirée. Des adolescents nous y rejoignaient. Je m’étais rendu compte que j’avais perdu la forme : manque de souffle et faiblesse des genoux… c’est à cette époque que j’ai éprouvé les premières manifestations de l’inéluctable usure du temps.

Aujourd’hui, j’ai de la difficulté à me pencher pour lacer mes souliers… et mes patins.

Je me contente de rêvasser sur le bord de la patinoire…

lhiver-au-parc-laurier

L’automne à Montréal

Une journée dans Montréal à l’automne

Aube sur l'étang du Jardin botanique
L’aube sur l’étang du Jardin botanique, octobre 2012
L'automne à Montréal
Traînant les pieds dans les feuilles mortes, sur les trottoirs du Plateau, octobre 2015
Sur le Boulevard Rosemont, dans la Petite Patrie
Remontant sur le Boulevard Rosemont, dans la Petite Patrie, octobre 2013
Courir dans Maisonneuve
Descendant vers Maisonneuve, octobre 2013
L'automne au Jardin botanique 21
Retournant à l’étang du Jardin botanique, en fin d’après-midi, octobre 2012
Jardin des Premières nations
Ressuscitant la mémoire du passé, octobre 2012

Une flânerie sur Notre-Dame

Rue Atwater nb
La rue Atwater, à la croisée de Notre-Dame – 8 juin 2013

Depuis trois ans, j’arpente ma ville, celle que j’ai adoptée pour y vivre le reste de ma vie, Montréal.

Tout comme je l’ai fait partout où j’ai vécu depuis l’enfance et l’adolescence, je flâne dans la ville pendant de longues heures, à toutes les saisons. J’apprends à reconnaître des repères, le long de ses rues et ses ruelles. Je musarde dans ses parcs. Je lorgne toutes les coutures de ma ville, je la reluque, je la toise. Je cherche à découvrir les replis de son âme, à capter ses humeurs ; je me l’apprivoise.

Il y a deux ans, j’ai marché le long de la rue Notre-Dame, une des plus vieilles rues de Montréal, depuis le Marché Atwater jusqu’au Carré Viger — une promenade d’environ cinq kilomètres. À l’époque, je ne connaissais de ce parcours que son tracé dans le Vieux Montréal. Tout ce que je savais, c’est que c’était une des premières rues de Ville-Marie et, qu’avec le temps, on l’avait prolongée au-delà de ses murs, vers l’est et vers l’ouest.

Je ne connaissais rien, je ne connais toujours pas grand chose de l’histoire des quartiers que j’ai traversés, ce jour-là, au début du mois de juin : la Petite-Bourgogne, Griffintown, le Vieux-Montréal.

Je prenais mentalement note de l’apparence des édifices, tout en m’interrogeant sur ce que ces structures pouvaient me laisser deviner de leur histoire, de leur vécu. Je scrutais les rues transversales, pour entrevoir ce qu’elles pouvaient me révéler sur leur état.

Je me souvenais des mouvements de contestation qui s’étaient manifestés lorsque l’administration municipale avait amorcé des projets de « rénovation urbaine » dans ces secteurs au cours des années 1960-70.

Notre-Dame et Saint-Martin, dans la Petite-Bourgogne -- 8 juin 2013
Notre-Dame et Saint-Martin, dans la Petite-Bourgogne — 8 juin 2013

Le souvenir de ces événements attisaient ma curiosité. J’ai remarqué qu’on achevait ou qu’on était en train de construire ce qui m’apparaissait comme étant des développements relativement récents. On pouvait entrevoir, à chaque croisée des rues, des projets de nouveaux condos : des pancartes annonçaient que certaines unités étaient déjà en vente, tandis que d’autres étaient en phase de construction — phases 1, 2, 3…

Par ailleurs, sur la rue Notre-Dame même, il reste peu de terrains vagues. Toutefois, il me semblait que la série d’antiquaires, de restaurants, et d’autres commerces variés ne pouvaient pas être fréquentés par les « héritiers » des résidents qui demeuraient dans ces quartiers il y a encore une génération.

Il n’y avait pas beaucoup de gens sur la rue en cette fin d’après-midi, un samedi, alors que les nuages couvraient la ville comme une gigantesque boîte à lumière. Plus mes pas m’amenaient vers l’est, plus je ressentais une impression de vide : il se dégageait de ces scènes urbaines une allure d’espace abandonné, vacant.

Le vieux et le neuf, vus de Griffintown
Le vieux et le neuf, vus de Griffintown — 8 juin 2013

En passant les environs de l’École de technologie supérieure, j’ai présumé que c’était parce que les fantômes des quartiers d’autrefois s’étaient tus depuis longtemps. Il faut plus que de nouveaux édifices pour refaçonner une nouvelle âme des décombres des anciens. Il faut plus que de la volonté pour renaître.

Notre-Dame et McGill, là où se trouvaient les murs de la ville il y a plus de 200 ans.
La rue McGill, telle que vue du coin de Notre-Dame, là où se trouvaient les murs de la ville il y a plus de 200 ans — 8 juin 2013

Puis, rendu à la rue Berri, tout en me dirigeant vers la station de métro Berri-UQAM, je me suis rendu compte que c’était l’heure, pour moi aussi, de rentrer chez-moi, l’heure de transition entre le jour et la nuit, un samedi soir de juin.

Intérieurement, je me suis promis de revenir un jour retracer mes pas le long de ce même tracé — à une heure différente, une autre saison, dans le sens opposé. Cela reste à revoir.

… vers Frontenac et Ontario, il y avait …

Rue Ontario nb
Rue Ontario, vers Frontenac, 26 mai 2013 : on fabrique toujours des cigarettes à la MacDonald.

Aux confins du quartier se trouvaient quelques usines. À l’extrémité nord-est, c’est-à-dire vers Frontenac et Ontario, il y avait la MacDonald, célèbre compagnie de tabac de Virginie, grosse ruche consommatrice d’existences humaines où des centaines de filles qui mâchaient de la gomme et que l’on disait « communes » donnaient les plus belles années de leur jeunesse, sacrifiaient souvent leur grâce et leur beauté pour gagner des salaires calculés « à la cenne » et se permettre des sorties le samedi soir dans quelques clubs de nuit de la ville, ou dans les salles de cinéma ou dans les snack—bars, vêtues chic, d’atours disparates, mis à la mode par des manufacturiers juifs, rois de la confection bon marché et de courte durée.

Je n’y échappe pas, comme tu vois Johnny. Parler du Faubourg à m’lasse que nous avons connu c’est parler de la vie comme elle existe ailleurs dans le monde entier, à cette différence près que ce que nous avons connu du Faubourg reste intimement imprégné dans notre âme et dans notre chair. Nous étions des enfants et nous ne savions rien des choses de la vie, sinon que ce que nous apprenions sans nous en rendre compte, à notre manière. Ces images impérissables que nous conservons d’un passé bien lointain ont fait de nous ce que nous sommes.

Marcel Dubé le faubourg à m’lasse ( Hôtel-Dieu de Montréal, le 31 janvier 1975 )