Le début du retour…

Avignon, dimanche après-midi, 10 octobre

C’est l’automne ici. Pas le même automne qu’au Québec, mais l’automne tout de même. Des feuilles qui jaunissent et tombent.

La semaine qui vient peut encore nous réserver des surprises. Les mouvements sociaux en France peuvent nous compliquer la vie. Mais ce n’est pas à nous de s’en plaindre… au contraire. Environ trois quarts des Français appuient ce mouvement de protestation. On composera avec la tournure des événements dans les jours à venir. Telle est la nature même des voyages : apprendre à composer avec la réalité.

Trente jours dans notre « cabane motorisée en France », c’est à la fois long et court. Notre parcours était épuisant. Nous avons appris bien des choses sur les voyages de longue durée. Entre autres, que nous devons apprendre à nous rythmer, à nous donner du temps pour digérer, se reposer, reprendre le souffle. Nous ralentissons nos activités. Nous multiplions les journées de pause.

Demain, donc, nous quitterons Avignon pour retourner à Lyon. On nous annonce de la pluie. Nous devons remettre l’auto-caravane à l’agence de location mardi matin.


Depuis quelques jours, nous avons bénéficié de journées splendides, chaudes et ensoleillées. En partant de Marseillan-Plage, où nous avions passé six jours, nous avons traversé la Camargue, en direction d’Avignon. Le lendemain, nous avons pris le train régional, pour un aller-retour d’une journée jusqu’à Marseille. Hier, nous avons visité Avignon. Aujourd’hui, nous sommes allé faire un tour dans la campagne environnante du Vaucluse, pour visiter, entre deux averses de pluie (puisque le temps a changé), le Village des Bories.

Le Village des Bories

On baigne dans l’histoire depuis le début du voyage.

À Marseille, on nous a fortement recommandé, étant donnée le temps que nous avions l’intention de passer dans cette ville, d’aller visiter le Jardin des vestiges et le Musée d’histoire de Marseille, qui lui est attenant. Diane, qui a enseigné l’anthropologie à des étudiants du Cégep pendant un tiers de siècle, était dans son élément.

Il y a 25 siècles, des Grecs venus de la Turquie d’aujourd’hui, fondaient un comptoir sur le site illustré ci-dessus, qui allait devenir la ville de Marseille avec le temps. Selon la légende, leur chef a épousé une princesse originaire du peuple qui habitait les environs. Une légende qui explique fort bien la nature de cette ville et l’image que se font les Marseillais d’eux-mêmes.

La visite de ce site nous en apprend beaucoup sur Marseille et les Marseillais. Nous avons particulièrement été impressionnés par le travail d’une jeune femme qui guidait en groupe d’enfants de six ou sept ans à travers le Musée. À ces enfants, elle expliquait les origines de « leur » ville. Elle s’adressait à eux, des enfants d’origines diverses, en leur disant constamment, « Nous, les Marseillais, nous… » Une belle leçon d’intégration.


Depuis quelques jours, nous nous répétons constamment qu’il faudra revenir un jour, dans quelques années, dans cette grande région.

Il y a tant à voir et le temps que nous avions nous a obligés à faire des choix difficiles : Nîmes, Aix-en-Provence, ou Avignon? Comment véritablement connaître une ville lorsqu’on n’a qu’une journée pour l’explorer? Ce qui n’empêche pas d’y faire des découvertes inattendues.

Sous le Pont d’Avignon
Nous avons vraiment aimé traverser la Camargue. Hier, à Avignon, nous avons marché sur le Pont Saint-Bénézet à Avignon et on a appris que ce n’est pas sur le pont qu’on danse, mais bien sous le pont qu’on y dansait. Le pont n’est vraiment pas assez large pour y danser une sarabande ou une farandole.
 
À suivre…

Quelques mots à la sauvette…

Marseillan-Plage, Languedoc

Le 4 octobre 2010

Que le temps passe vite. On en perd la notion du temps.

Nous voyageons depuis quatre semaines. Il ne nous reste plus qu’une dizaine de jours avant notre retour au Québec.

Je m’excuse de mon manque de constance. J’ai cessé d’afficher des notes de voyage sur ce carnet électronique parce que cela me prenait trop de temps. Le temps de télécharger les photos sur l’ordinateur dans leur état brut, de les traiter par la suite, de les télécharger sur Internet, et de les afficher ici. Puis de rédiger un texte, un texte que je trouvais trop superficiel, qui ne rendait pas justice à ce que nous ressentons en faisant ce voyage.

Il y a tellement de choses à raconter…

Par exemple, ce vieux monsieur de 90 ans rencontré sur un quai à Bordeaux, qui nous a parlé de ce que Bordeaux avait l’air il y a un demi-siècle et plus. On pouvait imaginer, en regardant ses yeux pendant qu’il nous décrivait ces lieux où il a vécu et travaillé toute sa vie, à quoi pouvait ressembler le port de Bordeaux, et ces demeures somptueuses de la grande bourgeoisie des négociants vinicoles qui a régné si longtemps sur la ville.

Sur les traces de nos lointains ancêtres, à l’entrée du Musée national de la préhistoire

Aussi cette visite très émouvante et inspirante au Musée national de la préhistoire à Les-Eysies-de-Tayac : dire que l’humain, nos ancêtres à tous, habite le territoire que nous visitons depuis 40 000 ans et plus.

Sous un abri de pierre à Les-Eysies-de-Tayac,
à l’extérieur du Musée national de la préhistoire

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