Une randonnée dans le temps

La Société horticole de Worcester au Massachusetts a été fondée au milieu du 19e siècle. Ce n’est toutefois en 1986 que la Société crée son jardin botanique.

La vocation d’une société horticole se reflète dans la conception du Tower Hill Botanic Garden. On y a ajouté un souci de conscientisation à la nécessité de préserver l’environnement naturel. On y a aménagé des jardins « écologiques », des espaces où on laisse la nature reprendre ses droits sur une ferme qui avait été cultivée pendant deux siècles jusqu’à ce qu’on l’abandonne dans la première moitié du 20e siècle.

Suivez le randonneur qui se promène à travers ces jardins « naturels » — où on retrouve par ailleurs l’esprit romantique des « folies » des jardins anglais du 19e siècle — jusqu’au belvédère qui lui offre un point de vue splendide sur les Appalaches.

Une deuxième fois, cinq ans plus tard

Le Jardin Lauritzen – le 3 juillet 2016

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Nous avions conservé un bon souvenir de notre premier séjour à Omaha, il y a cinq ans. C’est donc avec plaisir que nous nous y sommes arrêtés, au cours de la longue fin de semaine du congé de la fête nationale américaine, sur la route du retour de notre virée à travers les états du Mid-Ouest et du Sud-Ouest américain au printemps dernier.

Nous retournons rarement visiter des lieux une deuxième fois. Néanmoins, le Jardin Lauritzen de Omaha nous avait impressionnés ; nous étions curieux de voir comment il avait évolué depuis notre première visite.

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Le jardin de Cheyenne

Jardin botanique de Cheyenne - Labyrinthe

Cheyenne, Wyoming – Le 28 juin 2016

Ce jour-là, pour la première fois depuis presque deux mois, nous nous sommes dirigés vers l’est.

Je croyais que je mettrais, ce matin-là, les Rocheuses derrière moi, et que je ne les reverrais plus pour longtemps, sinon jamais. Je me trompais.

Sur l’autoroute I-80, à partir de Laramie, nous apercevons ce qui semble être une longue colline, qui barre l’horizon. Nous ne voyons pas où mène la route.

C’est que rendu dans un détour, nous nous rendons compte que nous sommes en train de nous engager « dans » cette « colline ». Celle-ci nous masque ce qui deviendra une longue ascension… qui nous amènera, quelques miles plus loin et, en quelques minutes, quelque 2 500 pieds plus haut, à environ 8 700 pieds d’altitude, le point le plus élevé de toute notre virée américaine.

Le spectacle qui se déroule devant nous, nous coupe le souffle, presque littéralement. Le moteur de notre autocaravane est assez puissant. Mais il faut tout de même passer en 3è. Nous ralentissons, jusqu’au point le plus élevé : l’autocaravane reprend son élan, et nous avons alors l’impression de planer sur un plateau. Puis, très graduellement, l’altimètre baisse. Une heure plus tard, nous arrivons à Cheyenne, la capitale du Wyoming.

Il est trop tôt pour nous rendre au camping, trop tôt aussi pour les musées, qui n’ouvrent qu’à 11 h 00 pour la plupart. Nous décidons de nous rendre au Jardin botanique de Cheyenne.

Nous n’avions pas d’attente à l’égard de ce jardin. Et, suite à l’expérience vécue au Jardin botanique de Sante Fe, nous hésitions à nous y rendre. Ç’aurait été dommage de ne pas le visiter. Ce jardin est un véritable bijou.

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Le jardin d’ombre en automne

Le Jardin botanique de Montréal est composé de plusieurs jardins très différents les uns des autres — la cour des sens, les jardins des vivaces, des nouveautés, des plantes médicinales et odoriférantes, des arbustes et buissons, les jardin alpin et aquatique, celui du ruisseau fleuri, ainsi que les jardins autochtones du Québec, les coins du Québec et de Montréal, celui des Premières nations du Québec, et enfin les Jardins japonais et chinois.

Il faut des mois, voire des années pour apprendre à l’apprivoiser, à toutes les saisons.

Il y a un jardin qui porte bien son nom. Le jardin de l’ombre n’attire que les amateurs avertis. Il est un peu en retrait des autres ; la plupart des visiteurs passent à côté sans s’en rendre compte, en se dirigeant vers la Maison des arbres. Il faut y aller en été. J’y suis allé faire un tour avant hier, pour la dernière fois cette année probablement.

Quelques images du temps qui passe…


Des hostas capturent des rayons d’un soleil de plus en plus bas à l’horizon…

Éclatantes

Les dernières fleurs de l’aconit

Les dernières fleurs de l'ancolie

Un coin discret, littéralement à l’ombre

Jardin d'ombre

Réveil

Le ruisseau fleuri 5
… sur le cerisier qui surplombe le ruisseau.

Le jardin fleuri se réveille.

Pendant la nuit, des araignées ont tendu leurs pièges, qui scintillent aux effleurements délicats de la brise, comme autant d’éclairs entre les astilbes. Des libellules zigzaguent au dessus du territoire, avant de piquer dans les talles d’hémérocalles et de lys à la poursuite de points lumineux qui s’esquivent en saccades. Humant les odeurs et les parfums comme des clients distraits, des papillons folâtrent allègrement avant de se poser, pendant que, butinant d’une fleur à l’autre, les abeilles bourdonnent, méthodiques et appliquées à recueillir du pollen. Enfin, les cigales s’installent dans l’orchestre et commencent à s’accorder aux oiseaux, prélude au concert du matin. Une volière de jaseurs des cèdres se relaient, un après l’autre, pour récolter des fruits sur le cerisier qui surplombe le ruisseau.

À distance, on entend les camions qui roulent sur les boulevards qui ceinturent le Jardin botanique : la ville aussi, se réveille.

Le spectacle des villes qui s’animent à l’aube me fascine depuis toujours… surtout les villes où on débarque pour la première fois…

Suis-je venu au monde une deuxième fois à Paris, à moins que ce ne soit à Athènes ?

… Athènes, telle que la chante Mélina Mercouri…

Ma ville,
c’est bon
ne plus te voir
en rêve

Ma ville,
regarde le soleil se lève…

Ma ville
que c’est un joli jour pour naître…


Athènes… au lever du jour…

Ce matin-là, je me suis réveillé très tôt.

La lumière du jour, si faible fut-elle, s’était introduite à travers mes pupilles, aussi opaques qu’une dentelle. J’entendais déjà le bruit sourd de la ville qui perçait à travers les fenêtres de l’hôtel. Je me suis levé discrètement, pour ne pas réveiller mes compagnons de voyage. Et je suis sorti sur le trottoir.

J’ai eu l’impression qu’Athènes s’était faite splendide pour m’accueillir : une douce lumière matinale, tamisée ; les ombres encore longues ; un temps frais, calme.

Nous étions arrivés la veille, en fin de soirée, par autobus. Il faisait noir : difficile d’observer, de distinguer quoi que ce soit. La journée avait été longue : plus de quinze heures de route. Nous avions traversé toute la Grèce, du port d’Igoumenitsa, au nord-ouest,  face à l’ile de Corfou, tout près de la frontière de l’Albanie, jusqu’à la capitale, Athènes. Rendus à destination, notre priorité avait été de trouver une chambre pour dormir. Que m’importait que la nuit fut courte ; le lendemain ne viendrait jamais assez tôt !

Je m’étais endormi en laissant défiler les images de la journée qui se terminait : le débarquement dans le port, après une traversée orageuse depuis l’Italie sur la Mer Adriatique ; le voyage en autobus, sur une route sinueuse, étroite, qui, serpentant entre la falaise et le ravin, souvent donnait le vertige ; un chauffeur intrépide, aux réflexes nerveux, mais prestes, capable néanmoins de maintenir une conversation intense avec des passagers ; les voyageurs, toujours animés, qui parlaient une langue que je ne connaissais pas, hommes, femmes, enfants, vieillards, il m’apparaissait que tous avaient quelque chose à réclamer, une opinion à exprimer, des conseils à prodiguer ; les paysages, montagneux, dénudés, ravinés, parfois un lac ou un ruisseau au fond d’une gorge escarpée, puis, tout à coup, au loin, la mer, le Golfe de Patras ; les noms des lieux qui sonnaient familiers, Missolonghi, où Byron a rendu l’âme, suivi de Corinthe, puis de Megara, qui nous annonçait, enfin, Athènes.

Athènes la mythique, celle de Périclès, d’Hérodote, de Socrate, de Platon, de Sophocle et de tant d’autres, qui avaient stimuler l’imagination et alimenter mes rêves d’adolescent, pendant les classes d’histoire ancienne…

Je me retrouve enfin à Athènes, debout sur le trottoir, au milieu de la ville, sans savoir vraiment où je suis… dans quelle direction me diriger ? Où est l’Acropole, comment s’y rendre, à quelle distance ? Il faut que je marque mes repères, pour revenir à ma chambre d’hôtel. Mais d’abord, où trouver des cigarettes, et du feu… quand on ne connait pas la langue, ni les marques de commerce ?

Les gens fourmillent dans toutes les directions, rapidement, louvoyant entre eux d’un pas décidé, volontaire ; les autobus passent, la circulation est déjà dense et saccadée ; personne ne flâne sur les bancs de la place publique, de l’autre côté de la rue.

Intuitivement, je pars à l’aventure en me dirigeant vers le sud. J’accoste un fumeur sur le coin d’une rue, une personne qui semble moins pressée que les autres, utilisant un amalgame de gestes et de mots anglais, français, pour demander où acheter des cigarettes ; d’un coup de tête souligné d’un sourire, il dirige mon regard vers un petit établissement à quelques pas de distance, tout en me souhaitant kalimera, bonne journée.

Je poursuis mon chemin, sans réussir à synchroniser mon pas à ceux de cette nuée de butineurs, jusqu’à ce que j’arrive, par hasard, au marché central. Il n’est pas encore sept heures du matin que déjà des ménagères font leur marché… tout le monde est affairé, les bouchers brandissent leurs couteaux, les maraîchers disposent leurs produits sur les étalages, les boulangers servent les clients … Je trouve un coin où on sert le café, un café grec bien entendu, que je commande comme on me l’avait appris la veille, mi-sucré, et que je sirote, du bout des lèvres et de la langue… Let It Be (ainsi soit-il) : comme un buvard, j’absorbe les sensations, chaque odeur, chaque regard… j’habite cette ruche qui m’enrobe de chaleur.

Le Jardin Lauritzen

Omaha (2)

Le 15 juin 2011

Mes recherches préparatoires à notre traversée de l’Amérique à l’été 2011, m’avaient laisser comprendre qu’il faudrait plusieurs journées pour faire le tour de la ville d’Omaha. Les contraintes que nous imposait notre itinéraire ne nous permettaient pas d’y rester plus de deux jours. Il fallait donc choisir. La journée s’annonçait ensoleillée et chaude au début de cette deuxième journée : une excellente journée pour aller faire de la photo au jardin botanique.

Le Lauritzen Gardens est un jardin récent. On y célébrait le dixième anniversaire lorsque nous nous y sommes promenés. C’est donc une œuvre inachevée, en devenir.

Il y avait un peu de vent ce jour-là. Difficile de faire de la photographie en plan rapproché à main levée, mais tout de même possible.

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