Ce matin, je ne m’attendais pas à ce que le camelot livre le journal. Un coup d’œil par la fenêtre m’indique qu’il a été fidèle, malgré la tempête qui a barouetté le pays depuis la veille.
Comme tous les matins, avant d’amorcer la préparation du déjeuner, j’ouvre donc la porte pour prendre le journal…
On ne voit qu’une partie des voitures qui circulent sur le boulevard, à quatre voies, devant chez-moi. D’ailleurs, conformément aux recommandations de toutes les autorités publiques, il n’y a pas beaucoup de circulation ce matin. La nature force la ville à ralentir… il n’y a pas d’école et, pour ceux qui le peuvent, journée de télétravail aujourd’hui.
Il y a quelques minutes, je suis allé dégager la porte de secours du bâtiment, qui donne sur la terrasse derrière chez-moi. La neige est légère, relativement sèche, quoique paquetée par le vent par endroit.
De vieux souvenirs reviennent à la surface …
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Ce qui nous importune c’est l’instabilité du climat. Il y a tout juste trois semaines, nous avions reçu une belle chute de neige, d’un peu plus de 25 cm. Tout avait fondu dans les jours qui ont suivi. Nous n’avions même pas eu le temps d’en profiter.
Cet hiver a été frustrant sur ce plan. Un peu de neige mais beaucoup plus de pluie que de neige en janvier ; des périodes fréquentes et longues de redoux qui font fondre la neige, ponctuées par de courtes périodes de froid intense… pas moyen de profiter véritablement des avantages de la saison froide.
Les tempêtes de neige en mars ne sont pas rares. Ce qui est rare, c’est qu’elles soient aussi fortes que celle que nous avons connue depuis hier, pour ce temps-ci de l’année.
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Je suis de cette génération qui se souvient d’une tempête, au début de mars 1971, qui nous avait confinés à l’intérieur pendant deux jours : nous nous étions retrouvés sous une couverture supplémentaire de cinquante cm de neige à la fin de l’hiver. Pour ceux qui, comme moi à l’époque, n’avaient pas d’obligations ou de contraintes professionnelles, qui ne possédaient pas de voiture et qui demeuraient à distance de marche de tout, une telle occurrence nous offrait tout simplement une pause, un arrêt dans un rythme de vie encore beaucoup plus lent que celui d’aujourd’hui, mais une pause tout de même bienvenue…
Après deux jours à l’intérieur, j’étais sorti, me rendre au petit restaurant à quelques pas de chez-moi, tenu par trois « tantes » d’un âge déjà respectable. La tempête avait transformé mon quartier, la Côte de sable, en parc silencieux, fraîchement revêtu de blanc…
l’après tempête est un parc tout blanc
trois vieilles enneigées y ont tout le tempson entre chez les trois tantes
on y prend le temps de parler du tempset avec le temps qui passe, deux œufs et un café
on savoure au rythme de la gentillesse ordinaire
Un délice pour moi que ce billet.
Et je garde un vague souvenir de cette tempête phénoménale. Très vague. Un moment précis passé chez ma marraine parce que congé d’école, bien sûr.
Et c’est si beau dehors aujourd’hui, n’est-ce pas.
Et puis, merci aussi pour ce beau poème. Et la gentillesse ordinaire.
Belle fin de journée, Fernan. 18H17, et il fait encore clair…
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oui, comme le dit si bien caroline, un délice..
je me rappelle d’un week-end comme cela à lausanne, il y a 35 ans, ce moment d’arrêt, son silence surtout…le thé au miel, les livres, et le deuxième jour le ski, partout en ville, même que la navette souterraine était gratuit, pour les skieurs (seul transport en commun qui fonctionnait d’ailleurs…sourire)
merci fernan
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Oh my, that weather made our news, most unusual as the country has plenty of other stuff to fret about .
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Bonjour
Ici à Paris on a entendu parler de cette tempête de neige. Cela doit être surpenant de s’appercevoir dès le lever qu’on ne peut pas sortir de chez soi ou tres difficilement, que de ce fait on ne peut pas se rendre sur son lieu de travail aussi.
Nous n’avons plus, quel que soit le pays dans lequel on habite, les mêmes saisons que dans le temps. Le changement climatique dû majoritairement à la bêtise humaine (pollution etc ….)
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vivre au rythme de la gentillesse ordinaire… je suis prêt à toutes les tempêtes de neige pour ça 🙂
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Une tempête dont on va garder un étrange souvenir…
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Merci pour ce post tout en douceur et en poésie
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c’est très beau!
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