Autoportrait

Je ne pratique pas souvent l’autoportrait.

C’est en parcourant, cet après-midi, une exposition de la photographe Anne Noggle, sur l’autoportrait, dans le New Mexico Museum of Art, que je me suis souvenu m’être livré à cet exercice en visitant un autre musée, le Saint-Louis Art Museum ( SLAM, pour les initiés ), il y a quelques semaines.

En passant d’un étage à un autre, pour passer d’une galerie à une autre, j’ai descendu cet escalier. L’édifice où loge le SLAM est une œuvre d’art en soi, tout comme le New Mexico Museum of Art d’ailleurs, dont vous pouvez admirer des prises de vue extérieures, que j’ai affichées plus tôt cette semaine ( voir ici ).

Autoportrait, au SLAM
Autoportrait, au SLAM
New Mexico Museum of Art - Exposition sur l'autoportrait
New Mexico Museum of Art – Exposition sur l’autoportrait
New Mexico Museum of Art - Escalier intérieur
New Mexico Museum of Art – Escalier intérieur
New Mexico Museum of Art - cour intérieure
New Mexico Museum of Art – cour intérieure

Regard actuel

Merveille et mirage de l'orientalisme
Un miroir qui nous vient d’un passé toujours actuel

Le regard que nous portons en Occident sur l’Orient a-t-il évolué autant qu’on voudrait se le faire accroire depuis un siècle ?

L’essai magistral de Edward Said, Orientalism, publié il y a un peu plus de trois décennies, demeure toujours actuel : il nous renvoie une image de nous même qui nous questionne et qui indispose encore la plupart d’entre nous.

Il n’est pas nécessaire de lire cet ouvrage avant d’aller voir la magnifique exposition, Merveilles et mirages de l’orientalisme, que nous propose au cours des semaines à venir, le Musée des beaux arts de Montréal.

L’image d’un Orient exotique, violent et figé dans un lointain passé que l’Occident s’est construit au cours du 19è siècle a certes évolué avec le temps ; mais, si l’on est honnête en y regardant de plus près, et si on se questionne sur nos perceptions, on doit reconnaître que cette image que nous avons façonnée n’a pas changé, sinon qu’en surface.

Au Musée des beaux arts de Montréal 2( réflexion à suivre )

Exercice d’écriture

Du vendredi, 27 juin au jeudi, 3 juillet

Vendredi le 27, je me suis installé, comme la semaine précédente, sous le même grand chêne, sur le bord du Ruisseau fleuri.

Ce n’est pas tous les jours qu’il nous est donné de se promener au milieu d’un chef d’œuvre. Au Jardin botanique, il y a des jardiniers qui sont de véritables artistes. Composant des agencements harmonieux de formes et de textures végétales, ils sculptent de véritables installations animées, des tableaux en trois dimensions, qui changent selon les heures de la journée et selon les humeurs du temps, selon les semaines, les saisons, tout au long de l’année.

Cette fois, je me suis senti bien piètre alchimiste du verbe en tentant de décrire une partie du chef d’œuvre devant et tout autour de moi. Je me suis heurté au mur de mon ignorance de la botanique. Je connais peu les noms des plantes et des arbres ; le vocabulaire me manque pour décrire les fleurs, les herbes et les feuilles, leurs formes, les nuances de toutes leurs couleurs…

J’avais déjà griffonné quelques esquisses vendredi dernier. Dimanche, je suis revenu auprès des plates-bandes pour y lire les petites plaquettes d’identification des plantes et j’ai pris des notes ; au cours des jours suivants, j’ai poursuivi mes recherches et j’ai consulté mon exemplaire de la Flore laurentienne

Le ruisseau fleuri 2

Jeudi le 3 juillet

Hommage aux artistes du Jardin botanique de Montréal

J’ai devant moi un tableau d’ombres et de lumière. Tout est calme, tout juste un souffle pour animer le paysage. Il ne fait pas encore chaud.

À gauche, le gigantesque triangle ombragé d’un cèdre, et à droite, le tronc rectiligne de mon grand chêne encadrent un arrière-plan composé d’un écran vert d’épinettes, d’ormes, de frênes et de pins noirs.

Au sol, à l’avant-plan, de minuscules libellules batifolent parmi parmi les astilbes qui tardent à éclore. Les pivoines commencent à s’étioler pour faire place aux hémérocalles.

Le ruisseau fleuri serpente de droite vers la gauche, invisible, entre les masses translucides des roseaux et les ombrelles de grandes herbes, des campanules, et des crocosmies, qui baignent dans la lumière du matin.

Un sentier gazonné dirige l’œil sous les arches du cerisier au-delà du petit pont jusqu’au tunnel qui perce l’écran végétal des arbres. Là-bas, tout au loin, une boule hallucinante de lumière jaune se détache entre les colonnes des arbres, et aspire le regard vers le jardin alpin.