Pourquoi Kearney, Nebraska

Powwow : les hommes Pawnee

Ce n’est pas par hasard, ni pour visiter le Great Platte River Archway que nous nous sommes retrouvés à Kearney, au centre du Nebraska, au mois de juin 2011.

Planifier un voyage est un travail patient et minutieux. Je m’y suis pris à plusieurs reprises pour planifier le voyage que nous avons complété à l’été 2011.

À l’origine, en 2008, ma conjointe et moi voulions traverser le continent : rejoindre le Pacifique. Mais je caressais simultanément le projet de concevoir un circuit qui aurait retracé le parcours du voyage imaginaire décrit dans Volkswagen Blues, le roman de Jacques Poulin.

Dans un premier temps, j’avais relu le roman, pour me familiariser à nouveau avec cette aventure. Ensuite, j’avais entrepris de recueillir des renseignements, afin d’identifier des sites, des points d’intérêt, des terrains de camping, ainsi que pour tracer une route qui serait le plus fidèle possible à l’esprit du voyage imaginé par Poulin. Parallèlement, je relisais des sources historiques sur l’épopée de nos ancêtres, les premiers Canadiens et les Français qui ont sillonné ce territoire immense de l’Amérique à l’époque de la Nouvelle-France, bien avant les Anglais qui, quelques années après la Conquête de 1760, deviendraient des Américains. Ce faisant, j’ai découvert des éléments d’information que je ne connaissais pas sur le lointain passé de notre continent.

J’ai suspendu ce projet parce qu’il était prématuré : nous n’étions pas vraiment prêts à y donner suite, entre autres sur un plan professionnel. Le temps a passé ; de fil en aiguille, le projet s’est transformé.

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La préparation du voyage

Il y a longtemps que je n’ai pas préparé un voyage comme celui que nous ferons dans quelques jours. Du moins, pas avec autant de détails et de minutie.

Il n’y a pas si longtemps, on devait consulter des guides, lire des livres. On pouvait communiquer avec des bureaux officiels d’information touristique et commander des brochures. On trouvait l’information dans des publications.

Lorsque nous avons visité l’Écosse, il y a trente ans, j’avais lu des livres d’histoire, de sociologie, d’ethnologie, des romans; j’avais ratissé des publications sur l’actualité récente du pays, et consulté des guides spécialisés. À cette époque, je m’intéressais beaucoup aux mégalithes, ainsi qu’à l’éveil et à l’expression des identités nationales et régionales. Ce dernier sujet m’intéresse toujours d’ailleurs.

Dun Carloway, Lewis, Hébrides, Écosse, 1980
Mégalithes de Stenness, Orcades, Écosse, 1980

C’est ainsi que j’avais tracé un itinéraire approximatif. Mais c’est sur place que j’avais recueilli l’information quant au réseau de Bed and Breakfast, ainsi qu’aux modes de transport disponibles. Nous étions sortis des sentiers battus et nous avions vraiment établi de bons rapports avec les Écossais, notamment dans les pubs, mais pas uniquement dans les pubs.

On trouve l’information beaucoup plus facilement aujourd’hui, grâce à l’Internet. Mais il faut se méfier. On ne trouve pas nécessairement tout sur Internet et ce qu’on y trouve n’est pas nécessairement plus à jour que si on consultait un dépliant publié on ne sait quand.

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Il y a plus d’une quinzaine d’années, je me souviens d’avoir fait un travail en équipe dans le cadre d’un cours du programme du MBA : nous avions élaboré une stratégie d’affaires pour une agence de voyage locale.

Dans le cadre de la recherche, j’avais trouvé des sources qui prévoyaient qu’un touriste pourrait, dans un avenir proche, ouvrir son ordinateur, se brancher sur les réseaux mondiaux, réserver lui-même son hébergement, réserver un siège sur un vol d’avion, louer une voiture, voire acheter des billets de spectacles sans passer par une agence de voyage.

C’était, à l’époque, l’avenir; l’avenir s’est matérialisé beaucoup plus rapidement que je l’avais escompté.

Je peux aujourd’hui consulter Google pour tracer un itinéraire précis, en voiture ou à pied, pour aller du point A au point B, rajouter une troisième destination, et même visionner des images du parcours. C’est à se demander pourquoi se donner la peine de dépenser tant pour aller en personne voir ce qu’on peut trouver sur un écran d’ordinateur dans son logement.

Je voyage depuis des semaines, dans ma tête. Le virtuel a ses limites. Il ne remplacera pas le vécu… les rencontres que l’on pourra faire en route… les imprévus… Même le temps qu’il fera constituera une expérience, que ce soit la canicule ou la pluie.