Une gaine de papier-collant enserre une partie de l’affiche sur le poteau de téléphone. Le papier déchiré révèle à l’observateur attentif la dure réalité des marques du temps. J’en déduit qu’il y eut une conférence sur Platon quelque part…
===
L’humain abat les arbres des forêts, les déforme, les transforme, les informe.
L’humain abat ces arbres et les déchiquette pour en faire du papier, sur lequel il imprime des informations, des conversations, des messages, des annonces de vente de garage, de cours de danse, des mots d’amour, des réflexions…
Il les taille aussi, pour en faire des poteaux de téléphone, qu’il replante dans le sol des villes, tels de grands crochets, pour y tisser des réseaux de fils de métal. Il y stimule des électrons, qui se relaient pour porter des messages éphémères, se codant, décodant, se recodant à nouveau, se répondant, se croisant, s’entremêlant, se composant et tournant en rond dans une tour de Babel…
Le tout se décompose, lentement, devient artefacts, pour l’examen de générations à venir : ravages du temps…
===
La pensée immatérielle, lorsque matérialisée par les écritures, traverse les âges miraculeusement… autrefois entreposée dans des cavernes oubliées et dans des bibliothèques tapissées de volumes de parchemins défiant le temps, aujourd’hui dans des nuages de données invisibles…
===