
couches incrustées
passé composé s’efface
trompe l’œil présent
( extrait de journal )
Elles sont resplendissantes à la fin de l’été… jusqu’à ce que les jours deviennent plus courts que la nuit. Alors, les fleurs du lotus d’Orient se défraichissent, se fanent ; leurs belles grandes feuilles se froissent, se détachent, pourrissent dans l’eau, et leurs tiges fléchissent.
L’automne passe et l’hiver suit ; un frimas couvre le Lac de rêve, puis la glace enrobe les fruits des lotus ; une couverture de neige se dépose sur le Jardin de Chine, qui s’endort pendant de longs mois.
Le printemps revient, progressivement, découvre le Lac de rêve et révèle les fruits des lotus de l’année précédente.
Le Jardin de Chine reprend vie.
Heureux d’un printemps qui m’chauffe la couenne
Triste d’avoir encore une fois manqué un hiver
J’peux pas faire autrement ça m’fait d’la peine
On vit rien qu’au printemps l’printemps dure pas longtemps
Paul Piché, Heureux d’un printemps
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… d’un regard absent, en filant à toute vitesse sur le bord de l’autoroute, rien de significatif, rien de particulier à voir, des couleurs ternes de début de printemps, des roseaux asséchés, des jeunes vinaigriers qui envahissent l’espace, des arbres spectateurs en fond de scène,
un regard absent, une image saisie à la volée, sans prétention, sans vouloir dire quoi que ce soit, tout simplement pour le plaisir, pour la contemplation de la suite du monde…
toutefois, en y pensant un peu plus, comme ça, au cours d’un après-midi printanier… un projet de somnambule… un jour, à venir… peut-être… traduire l’image en forme de dessin…
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