Du 4 au 11 avril 2014 – Première journée

Il n’y a tout au plus qu’une heure de route entre le camping du Fort de Soto et celui où nous avons l’intention de déposer nos pénates pour la semaine à venir.
Nous arrivons à Sarasota trop tôt pour nous y installer. Nous en profitons pour explorer un peu le voisinage du camping, l’ile de Siesta Key. Nous nous promenons dans le secteur commercial de l’ile, Siesta Key Village : nous passons au bureau de tourisme du comté… nous prenons le temps d’acheter quelques cartes postales, des timbres, et de les poster… nous choisissons un endroit agréable pour diner et pour y feuilleter la masse de documentation ramassée au bureau de tourisme… À défaut d’une sieste, je saisis l’occasion pour aller chez le barbier.
Il y a quatre chaises qui attendent dans le local, mais il n’y a qu’un barbier, qui est en train de lire son journal. Celui-ci m’invite à m’installer ; il m’informe qu’il a bien un associé, mais que celui-ci a décidé de prendre congé ce jour-là. La clientèle décroit depuis quelques semaines : les Snow Birds, autant canadiens qu’américains, sont en train de retourner chez eux.
On jase de choses et d’autres. C’est un homme réservé ; il est avare de réponses aux questions que je lui pose. Il n’a même pas envie de jaser de sport. Je ne réussis tout juste à lui soutirer que quelques renseignements : entre autres, il m’apprend que la plage qui jouxte le Turtle Beach Campground ( où nous avons l’intention de nous installer pour quelques jours ) n’est pas la plus belle ; il ajoute qu’il y a deux ou trois ans, la plage municipale de Siesta Key Beach avait obtenu le titre de « no. 1 Beach des USA ». Le sable y serait d’un blanc immaculé et fin, du quartz, et non pas du coquillage comme celle du camping, plus au sud.
Quelques jours plus tard, un résident permanent de Siesta Key nous révèlera qu’ils, ceux qui habitent sur place à l’année longue, ont hâte de retrouver leur île. Ils apprécient certes la visite des gens du nord qui fuient l’hiver, mais ils sont soulagés lorsque celle-ci libère les lieux.
Mais alors que les uns partent, d’autres visiteurs viennent les remplacer. Au moment où les Snow Birds commencent à compter les jours avant de retourner chez eux, la période des congés scolaires suscite une autre marée touristique, qui arrive par vagues successives — pas uniquement les flux et reflux, synchronisés, de Québécois et de Canadiens, mais aussi de l’ensemble des états de l’est des États-Unis. Les familles sont bienvenues à Sarasota, mais on ne tient pas à accueillir les hordes d’étudiants de niveau collégial et universitaire qui viennent se « reposer » au cours du spring break – la semaine de relâche.
Ce n’est que des mois plus tard, longtemps après mon retour de voyage, que j’ai pris connaissance de l’ambiguïté des sentiments qu’éprouvent les Floridiens à l’égard des visiteurs venus d’ailleurs, principalement ceux venus du nord. Il y a beaucoup de ressentiment à l’égard de ceux qui contribuent, par leur seule présence, à stimuler la spéculation immobilière ; qui étalent leur « richesse » ( relative ) de façon ostentatoire ; qui ne cessent de comparer ce qu’ils « découvrent » sur place à ce qu’ils ont laissés derrière eux, chez-eux…
Il faut savoir aussi que deux tiers de la population de la Floride, ceux qui y résident en permanence, n’y sont pas nés. Un quart de ceux qui sont nés à l’extérieur de l’état proviennent de pays étrangers. C’est une population qui est très diversifiée. Ce ne sont pas tous des retraités.
Il est difficile, lorsqu’on visite en touriste, de prendre le pouls d’une population. Que ce soit pour une période de quelques jours, voire de quelques semaines, en s’installant sur un terrain de camping, on fréquente beaucoup plus d’autres voyageurs, d’autres touristes, que les résidents qui vivent sur place. Il faut beaucoup de temps pour découvrir un milieu qu’on ne connaît pas.
Je n’étais pas réellement mieux renseigné sur la vie à Sarasota, lorsque je suis sorti du salon de barbier. Mais ma crinière était plus mince, ce qui a facilité mon acclimatation à un milieu chaud et humide. Enfin, il était temps de nous diriger vers le terrain de camping qui allait nous servir comme base pour l’exploration des environs au cours de la semaine à venir.
Turtle Beach Campround

Imaginez vingt sites très ombragés, serrés l’un contre l’autre, de chaque côté d’une allée centrale, l’ensemble débouchant sur la plage, devant le Golfe du Mexique. Nous prenons le reste de la journée pour nous y installer.
Les plaques d’immatriculation des équipages nous indiquent que les voyageurs proviennent d’un peu partout, surtout du nord-est du continent américain, de l’Indiana jusqu’au Maine, du Québec jusqu’au New Jersey. La majorité de ceux-ci sont des couples de retraités… il n’y a que deux ou trois familles, avec des enfants d’âge scolaire. Nous y faisons connaissance avec quelques concitoyens francophones de l’Ontario et du Québec, qui s’y sont établis auparavant et qui sont à la veille de partir.
Le terrain de camping ne ressemble en rien aux établissements plus luxueux que favorisent généralement les campeurs plus traditionnels ; on n’y trouve pas de piscine, d’aires de jeux, de dépanneurs ou même de cantine… outre l’accueil à la barrière, juste un édifice qui abrite des douches et des toilettes, qui sont bien entretenues, sans plus. En raison de la présence des tortues, qui y sont protégées, on interdit les animaux de compagnie.
Les résidents du comté ont priorité pour les réservations ; il faut donc s’y prendre des mois à l’avance pour obtenir le privilège de pouvoir y séjourner au maximum un mois.
En début de soirée, nous nous joignons à l’attroupement quotidien sur la plage, devant le soleil qui disparaît lentement à l’horizon. Des pêcheurs lancent leurs lignes et des pélicans rasent la surface de l’eau, tandis que les dauphins tracent leur sillage le long du rivage. Au moment magique qui marque le début de la nuit, un célébrant souffle dans une conque pour marquer le miracle… le reste de l’assemblée applaudit en chœur, puis se disperse, progressivement.

Wonderful place to go to for lots of reasons but the wildlife in Florida is outstanding and very tame.
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Il est dépaysant ce voyage.
Splendide couché de soleil.
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It sounds so lovely — white soft sand, how enticing! The photo of the sunset is fabulous…!
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j’ai bien aimé cette ville « floridienne »… 🙂
https://myvirtualplayground.wordpress.com/2014/06/10/sarasota-theatre-park-florida-and-its-awesome-banyan-trees/
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