Le 25 août 2017
Ce matin-là, avant même de sortir du lit, ressentant la chaleur dans le motorisé, puis jetant un coup d’œil à l’extérieur, on devinait que l’air était déjà clément.
Avant de décamper, je flâne autour, je parle avec d’autres voyageurs qui s’apprêtent, eux aussi, à partir. Je prends le temps d’arpenter le camping ( Le Héron bleu à Charlo ), de passer devant l’accueil, de m’entretenir avec les propriétaires du camping de choses et d’autres… du temps qu’il fait, d’où nous venons et où nous nous dirigeons, et du chemin à prendre pour se rendre vers Caraquet et Shippagan ; où mène la route qui passe entre le camping et la Baie des Chaleurs qu’on peut contempler devant nous ? Il y a une route sur ce qui semble être une digue devant… c’est l’ancienne route, la 134, qui longe la côte jusqu’à Caraquet, en passant par Bathurst.
C’est celle que nous avions prise il y a quarante ans quand nous étions venu visiter les environs la première fois. C’est celle que nous prenons, encore une fois, au lieu de la nouvelle route, la 11, plus rapide, qui passe par l’intérieur des terres jusqu’à Miramichi, Shediac, vers le Pont de la Confédération qui nous mène vers le traversier jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine.
Chemin faisant, avant d’aller s’installer à Shippagan pour quelques jours, nous retournons au Village Acadien, que nous avions visité lors des cérémonies de son inauguration, en 1976.
Nous y arrivons à la fin de la matinée.
Le Centre d’accueil est plus récent. On reconnait la plupart des édifices du Village original, leur aspect, leur disposition. On l’a agrandi, amélioré. On lui a ajouté une nouvelle section, qui reproduit une époque plus récente. L’atmosphère, l’Acadie chaleureuse est la même. Les interprètes qui animent les lieux évoquent la fin de la saison qui approche. On sent l’automne dans l’air.
Nous choisissons de dîner à la Table des ancêtres, à la Maison Dugas, avant d’entreprendre notre visite du Village.

Après avoir très bien mangé autour d’une table que nous avons partagée en bonne compagnie, des gens venus du Québec comme nous, mais dont certains ont des racines locales, je me dirige vers l’imprimerie ( 1880 ), juste en face, de l’autre côté de la route.
Lors de ma première visite, le journaliste que j’étais à cette époque y avait passé beaucoup de temps pour jaser métier avec l’interprète qui incarnait le rédacteur du Moniteur acadien, le journal de l’Acadie d’antan. J’en étais sorti avec une copie du journal fraîchement imprimée, sur place, avec une vieille presse, à la manière de l’ancien temps. Je l’ai conservée dans mes tiroirs. Il faudrait que je la récupère un de ces jours.

J’avais aussi conservé un bon souvenir de la Forge Léger ( 1874 ). Je raconte au forgeron que j’avais rapporté un clou, fabriqué dans cette même forge, lors de notre première visite. Toutefois, j’avais négligé d’identifier l’origine de chacun des clous des nombreux villages historiques que j’ai visités au cours de mes nombreux voyages au cours des ans : parmi d’autres, Williamsburg, en Virginie, Upper Canada Village tout près de Cornwall, en Ontario, la reconstitution du premier établissement européen en Ontario, Sainte-Marie-chez-Hurons, à Penetanguishene… À la fin de notre conversation, le forgeron d’aujourd’hui me donne un autre clou, martelé sur les lieux mêmes, à la manière d’autrefois.

Je poursuis ma visite. Je constate que, comme dans le Village d’Antan de Drummondville au Québec, il y a des enfants dans le Village, habillés comme les enfants d’antan, qui ajoutent une note vivante, d’authenticité, à la visite de ces reconstitutions historiques. La petite fille tourne autour de sa mère, l’interprète qui travaille dans la Maison Thériault ( 1890 ).

Une reconstition d’un pont couvert relie la partie originale du Village Acadien à la nouvelle section, qui rappelle un temps moins ancien, la première moitié du siècle dernier.

Le tonnelier avait beaucoup d’ouvrage il y a cent ans. Il fallait beaucoup de tonneaux pour acheminer des céréales, des salaisons, des pommes de terre, vers les marchés des villes distantes.




C’est un voyage agréable que de se promener dans le passé au rythme lent de la marche, en jasant avec les interprètes et parfois même avec d’autres visiteurs, le temps d’une après-midi tranquille.
Et bien quelle visite après ces mois de silence… Je ne connais pas ce coin même si je connais une grande partie du Québec et j’ai apprécié la lecture tout autant que les photos. J’aime suivre un chemin bien raconté, où l’on a presque l’impression de marcher nous aussi à vos côtés. Si un jour j’ai la chance de retourner au Canada, j’aimerais visiter la Gaspésie et les Iles de la Madeleine dont j’ai vu de si belles photos ici ou là. Merci pour ce périple suivi avec grand intérêt
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Très heureuse de vous retrouver ainsi que vos périples, vos photos et vos textes les renforçant. Je pensais justement à vous aujourd’hui et souligne avec grand plaisir combien vous aimez partager vos longs voyages.
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Je n’avais pas fait le rapprochement entre Fernan et vous alors merci de m’avoir éclairée. Cela m’a permis aussi de visiter votre site personnel. Merci
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Merci de ce reportage tres intéressants avec de jolies photos.
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une bien agréable promenade et très *vivante* en plus! merci fernan
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A fascinating inside in times past, although I think life would have been hard in those days without washing machines!
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et c’est agréable de vous y accompagner, cher fernan, dans cette balade d’antan…merci..sourire…et belle journée
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Beau moment. Fait rêver. Merci Fernan.
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Je reconnais ton amour de l’histoire. Et c’est bien agréable de lire la tienne ici. Me permets-tu une correction? La dame pique la courte-pointe. Elle ne tisse pas. On tisse sur un métier à tisser. Les courtes-pointes sont faites de morceaux assemblés que l’on doit piquer ensuite, c’est-à-dire relier la collection de carrés assemblés et le tissu du dessus. J’ai longtemps tissé… et filé… et ma mère aussi a fait bon nombre de courtes-pointe à la fin de sa carrière. 😉 Tu me pardonnes?
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Merci pour la correction. Rien à te reprocher, au contraire.
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Cette histoire de clous me fascine ;o)
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