Un pow-wow

Le tambour
Le tambour

Jour 19 – Kearney, Nebraska – 17 juillet 2011 (2)

Ce matin du 17 juin, pendant que nous étions dans la Maison Pawnee, il y eut un orage. Les autorités du Archway voulaient remettre la tenue de la démonstration du pow-wow au lendemain. Les nations autochtones Otoe et Missouria qui avaient été invitées au « Dancers of the Plains », avaient fait un long voyage pour se retrouver sur leurs terres d’origine (consulter le lien pour plus de renseignements sur l’histoire de ces nations). L’événement était si important pour celles-ci, qu’elles ont demandé qu’on retarde le début de la cérémonie, le temps de laisser le terrain sécher suffisamment pour que la tenue de celle-ci soit sécuritaire. Nous avions, nous aussi, fait un long voyage pour venir les voir et apprendre à mieux les connaître.

Un pow-wow est une cérémonie communautaire qui prend la forme d’une cérémonie religieuse ou d’une festivité civique. La tenue d’un pow-wow est régie par un rituel. Ce rituel symbolise une façon de concevoir le monde et une manière de l’habiter.

Longtemps, les autorités religieuses chrétiennes et civiles dominantes, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont interdit la tenue de pow-wow. Il était illégal d’organiser une telle manifestation et d’y participer. Les pénalités étaient sévères. Ce n’est que tout récemment, moins d’un quart de siècle tout au plus, que les nations autochtones d’Amérique du Nord ont commencé à se réapproprier leur culture et leurs coutumes. La tenue d’un pow-wow en est une des manifestations les plus significatives de cette démarche.

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La Maison Pawnee

Jour 19, Kearney, Nebraska – 17 juin 2011

Chaque année depuis 2008, la direction du Great Platte River Road Archway invite diverses nations autochtones à venir se manifester sur leurs terres d’origine de la région centrale du Nebraska.

Au cours du 19è siècle, l’armée de la jeune nation américaine a déplacé plusieurs nations autochtones à des centaines de kilomètres de leurs « pays ». Entre autres, afin de les éloigner du sentier de l’Oregon, elle a escorté les Pawnees, contre leur gré, sur des centaines de kilomètres pour les parquer dans des réserves plus au sud. L’afflux croissant, d’années en années, de migrants vers le paradis promis de l’Oregon, occasionnait des échauffourées entre les nations amérindiennes et les colons. Rappelons que la nation américaine croyait que ce territoire leur appartenait, puisqu’elle l’avait obtenu de la France, lorsque Napoléon leur avait vendu la Louisiane pour quelques millions de dollars. Les Américains croyaient aussi que c’était leur destinée de civiliser le monde, et cela signifiait qu’ils étaient dans leur droit, issu d’un mandat divin, de civiliser les territoires de ceux qui y habitaient depuis des centaines d’années.

Il semble que l’heure soit à la réconciliation. En 2010, on a invité les Pawnees à venir construire une maison traditionnelle, en terre durcie. Un an plus tard, pour célébrer cette occasion et pour sensibiliser les visiteurs et les gens des environs, un jeune homme qui avait participé à la construction de cette maison a raconté l’événement en présence d’un aîné de sa nation.

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Un monument à la route

La I-80, à l’ouest de Omaha, Nebraska

Jour 18 : Kearney, Nebraska

En traversant le Nebraska et le Wyoming, l’autoroute Interstate 80 retrace, par endroit, une voie de passage : la légendaire Piste de l’Oregon. Afin de se rendre aux terres hospitalières et vertes de l’Oregon, les immigrés américains devaient traverser des territoires qu’ils considéraient comme dénués d’intérêt réel ; pour eux, les plaines de l’Ouest étaient infertiles, un désert pratiquement… le milieu du continent, le milieu de nulle part, une contrée habitée par des tribus d’Indiens réputés pour leur hostilité.

Aujourd’hui, la vallée de la rivière Platte est cultivée, verte. Des champs s’étendent à perte de vue de chaque côté de l’autoroute. Le paysage est vaste, plat, monotone. Le ciel est immense. On roule sans fin. La I-80 demeure toujours une route de passage…

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