
Mercredi 22 juin, sur la Old Santa Fe Trail, jusqu’à la Plaza de Santa Fe
Depuis quatre siècles, tous les voyageurs qui arrivent à Santa Fe se hâtent d’abord vers la Plaza Santa Fe, devant le Palais des gouverneurs, le centre historique de cette ville envoûtante.
Il y a environ un peu plus d’un siècle et demi, comme l’illustre le tableau suivant, la Plaza de Santa Fe était le point d’arrivée, la destination de tous les entrepreneurs américains qui s’étaient rassemblés en divers points, au Missouri, pour se lancer à l’aventure sur la Piste de Santa Fe, pour aller échanger des biens avec des clients au Nouveau-Mexique.
À l’inverse, pour les Mexicains qui quittaient Santa Fe en direction opposée, la même Plaza de Santa Fe était un point de départ.
La plupart de ceux qui s’embarquaient dans cette aventure, des commerçants surtout, faisaient le trajet dans les deux sens. La Piste de Santa Fe était d’abord et avant tout un couloir de commerce international. Il faut savoir aussi que la Plaza de Santa Fe était un lieu de rencontres : la route qui menait vers les régions plus au Sud du Mexique, El Camino Real de Tierra Adentro, ainsi que celle qui menait vers l’Ouest, la Californie, se rejoignaient toutes à cette même Plaza.
Dans les musées et les sites historiques nationaux situés plus au Nord et à l’Est, de La Junta ( au Colorado ) à Independence ( Missouri ), on évoque surtout les noms des entrepreneurs américaines. Plus au Sud, au New Mexico Museum of History à Santa Fe, ou au musée local à Trinidad ( Colorado ), on nomme aussi des entrepreneurs néo-mexicains qui se sont aventurés sur cette voie commerciale.
Animé par la curiosité…
J’étais curieux d’aller retracer ce trajet, les derniers pas jusqu’à la Plaza de Santa Fe… de reconnaître les dernières ou les premières longueurs, selon le point de vue, de cette Piste.
C’est à partir du pont qui enjambe la rivière de Santa Fe ( à vrai dire, plutôt un ruisseau qu’une rivière ), que je me suis dirigé vers l’Est, à la rencontre d’une caravane imaginaire… qu’on attendait depuis quelques jours, puisque des gens des villages voisins venus à cheval nous avaient avertis qu’une caravane arrivant de Independence, Missouri, était en route, aux environs de Pecos.

À l’époque, en 1830, on n’aurait pas aperçu un motel à gauche, sur la route, à quelques pas de la Plaza.
Ce n’est qu’à partir de 1846 que le Nouveau-Mexique a été cédé aux États-Unis, de force, en vertu d’un traité mettant fin à la Intervencion norteamericana en Mexico. Santa Fe a conservé son statut de capitale du territoire. Des bureaux de l’administration publique du gouvernement de l’État du Nouveau-Mexique sont dispersés un peu partout dans la ville. À droite ( photo ci-haut ), à quelques pas de marche, de l’autre côté de la voie, le flâneur d’aujourd’hui constate la présence d’un bureau du State Land Office, qui gère les propriétés publiques de l’État.
Poursuivons la marche, de quelques centaines de mètres avant de rebrousser chemin vers notre destination…
Les touristes d’aujourd’hui, tout comme les voyageurs d’il y a quelque 150 ans, passeront devant l’église de la Mission San Miguel, une des plus vieilles églises des États-Unis ( érigée il y a environ quatre siècles, à la même époque que la fondation de la ville de Québec ). Le fouineur méthodique féru d’histoire trouvera sur Internet des photos d’époque de cette église : il, ou elle, constatera qu’elle était dans un piteux état au 19è siècle. Heureusement, on l’a restaurée depuis peu.
Les flâneurs curieux qui s’engageront dans la rue, à gauche de l’église, y découvriront un autre édifice, encore plus ancien que cette église.


Après avoir visité l’église et la maison, le visiteur d’aujourd’hui retournera sur la Old Santa Fe Trail en se dirigeant vers la Plaza.
Il fait chaud, l’avant-midi passe vite, l’heure du lunch approche : on pourrait être tenté de s’arrêter à la pizzeria Upper Crust, où on sert, selon l’affiche, de la Samuel Adams, une marque américaine de bière bien connue, et pas pire à mon avis. Il, ou elle préférera peut-être continuer son chemin : il y a tellement de restaurants sur cette route et dans les environs. Le visiteur retiendra que le voyageur d’antan n’avait pas autant d’options : ce voyageur d’antan n’avait qu’une obsession, se rendre à la Plaza…


Une centaine de pas plus loin, nous traversons le pont sur la rivière/ruisseau Santa Fe, on admirera l’architecture du Inn at Loretto, on résistera à l’envie d’entrer dans les boutiques d’art et d’artisanat de l’autre côté de la rue. On passera devant la chapelle Loretto, on se retrouvera face à l’hôtel La Fonda ; on bifurquera à gauche pour contourner cet hôtel, et enfin, on arrivera à la Plaza.
À l’emplacement du légendaire hôtel La Fonda, qui occupe tout le quadrilatère aujourd’hui, il y avait déjà un hôtel qui accueillait les voyageurs dès le début de la création de la Piste de Santa Fe. Le voyageur d’aujourd’hui aurait beaucoup de difficulté à s’imaginer l’apparence de celui-ci, s’il n’existait pas d’archives photographiques de l’époque de la deuxième moitié du 19è siècle. Le voyageur d’antan n’aurait jamais pu s’imaginer non plus à quel point on modifierait les lieux sur une période de cent ans. Après tout, l’évolution de la ville avait été lent au cours des deux siècles précédents, lorsque Santa Fe était un poste frontalier à la limite nord de la colonie espagnole du Mexique.
La grande dame des hôtels de Santa Fe, l’hôtel La Fonda a acquis une réputation enviable, dès sa fondation. Les voyageurs fortunés, dont un grand nombre de personnalités célèbres, qui débarquaient du train qui arrivait à Santa Fe appréciaient le service qu’on y offrait. Le New Mexico History Museum consacre présentement une salle d’exposition à l’histoire de cet hôtel, à son architecture, ainsi qu’au personnel féminin de cet hôtel.

Mais ce n’est pas à La Fonda que je me suis dirigé en arrivant à Santa Fe à la mi-juin, après avoir passé une semaine à suivre les traces des voyageurs sur des routes modernes, le long de la vénérable Piste de Santa Fe. Ce n’est pas non plus à la Plaza de Santa Fe.
C’est plutôt au camping du Trailer Ranch RV Resort, sur le boulevard Cerrillos, que nous nous sommes installés pour une dizaine de jours. Un des circuits du transport en commun de la ville passe devant ce camping. Les voyageurs ont plusieurs options aujourd’hui : ils peuvent voyager aujourd’hui en train, en avion, en automobile, et en véhicule récréatif. Ce dernier mode de transport nous convient bien.
Comme c’est bon de revoir tout ça, et de vous lire. Donc d’en apprendre encore, parce que vous fouillez plus que moi. 🙂
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Je me plais à croire qu’ici comme ailleurs l’homme apparut d’abord comme un genre de la faune, propre à s’adapter à la personnalité et aux caractéristiques du pays. Mais combien de temps cela dura-t-il ? Il apparaît tellement que de partout l’esprit de lucre domina pour mener à la conquête strictement matérielle…Le continent américain a pourtant une âme. Je veux dire qu’il n’y a pas eu que ce que je ressens comme le « cauchemar américain ».Elle me manque cette vision. Merci de ce très bon carnet de voyage.
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Interesting post and that old adobe -mud house….what a beauty.
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Le camping a l’air d’être au beau milieu de la ville, mais il faut dire que c’est une grande ville.
Comme Mamie en cavale, je trouve vos billets bien documentés. Merci de tant d’info.
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Une demie-heure pour se rendre à la Plaza de Santa Fe en autobus — 1$ pour une « senior pass » quotidienne – partout en ville, sur tous les circuits ; un centre d’achat pour l’épicerie à un km de distance. La ville est de taille moyenne ; pop. métropolitaine 150 000.
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