
Nous avons passé une dizaine de jours à Santa Fe.
Il faut bien quitter un jour… poursuivre le voyage…
La veille du départ, nous passons chez un concessionnaire Chevrolet, pour une mise au point des aspects « mécanique automobile » de notre motorhome, notre domicile motorisé — vérification d’huile, de la climatisation, des pneus…
Chez le concessionnaire, on nous offre de nous conduire au centre commercial tout près du garage. Nous y arrivons trop tôt. Tous les commerces n’ouvrent qu’à 10 h 00. Nous marchons un peu dans des couloirs presque vides… à l’exception de vieux de notre âge qui pratiquent la marche rapide d’un bout à l’autre, revenant, repartant… mieux à l’intérieur qu’à l’extérieur… trop chaud à l’extérieur ; d’autres vieux, des hommes, jouent aux échec…
À une extrémité, des bureaux de recrutement pour l’armée, la marine, le corps des Marines, et l’aviation militaire ; à l’autre extrémité, un bureau de recrutement pour la garde nationale. Entre les deux, des boutiques de vêtements, de meubles, d’appareils électroniques, de téléphonie, de soins des ongles… et des comptoirs de nourriture… On constate que beaucoup de locaux sont vides… à louer. Nous en déduisons que ce centre commercial est de construction récente, d’autant plus qu’il y a un nouveau quartier résidentiel qui semble se développer tout autour.
Le temps passe. Une heure et demie plus tard, on nous appelle pour nous informer que le travail est terminé. Le chauffeur de la navette vient nous chercher. C’est un ancien policier à la retraite. Il nous corrige : oui, c’est un développement résidentiel récent tout près ; non… le centre commercial existe depuis plus de dix ans ; c’est que celui-ci ne s’est jamais relevé de la crise économique de 2008. Notre chauffeur ne croit pas un mot de ce que les experts et les politiciens disent à propos d’une reprise économique ; les emplois créés, nous dit-il, sont des emplois précaires, à temps partiel, au salaire minimum. Il est très critique à l’égard du gouvernement fédéral.

Prendre l’autobus
À l’exception d’une seule occasion, pour aller au Jardin botanique un dimanche matin, je me suis déplacé en transport en commun dans la ville. Les usagers du transport en commun ne sont pas riches. Il y a des gens pauvres à Santa Fe. Ils ne fréquentent pas les secteurs plus touristiques. En passant du quartier du Railyard et de la Guadalupe à celui de la Plaza de Santa Fe, au moment de traverser la rivière Santa Fe, je les ai croisés, des jeunes et des plus vieux, sans travail, qui se retrouvent dans des parcs, tôt le matin.
J’observe attentivement le paysage urbain le long du circuit d’autobus. Même si la plupart des commerces s’efforcent de se conformer à un style d’architecture, selon le style dit de Santa Fe, les enseignes des commerces sur l’interminable Cerrillos Drive nous révèlent que la présence des Espagnols, des Mexicains et des Indiens y est moins forte que dans les quartiers plus touristiques.
La grande majorité des établissements affichent des marques de commerce de chaînes connues : Wal Mart, Walgreen, Verizon, Macdonald, Taco Bell, Wells Fargo, Days Inn… et ainsi de suite pour l’essence, l’hôtellerie, etc. La volonté d’être « différente » est superficielle sous certains aspects ; c’est une marque de commerce, touristique. La ville est américaine et il semble qu’elle se soit de plus en plus américanisée au cours des deux ou trois dernières décennies. Le visiteur venu d’ailleurs qui se confine uniquement dans les secteurs touristiques ne verra pas l’autre Santa Fe.
D’autres types de voyageurs
Nous étions l’exception parmi les visiteurs qui sont venus s’installer au camping du Trailer Ranch RV Resort. Ces gens n’étaient pas venus pour visiter ; les musées et les boutiques d’art et d’artisanat de haute gamme ne les intéressent pas.
Nous venions du Nord ; eux venaient du Sud, une contrée tout aussi mythique pour nous que le Nord l’est pour eux.
Nos voisins, qui ne sont pas pauvres ( ils possèdent un véhicule récréatif ), sont pour la plupart des retraités ; ils fuyaient le Texas, le sud du Nouveau-Mexique, de l’Arizona et de la Californie, où le thermomètre dépassait régulièrement les 110 degrés F depuis des semaines. On étouffe dans le Sud.
Santa Fe, en vertu de son altitude, les attirait pour la douceur de son climat : le ciel est bleu, pratiquement sans nuage, tous les jours, mais le thermomètre se maintient entre 90 et 100… ce qui, pour les habitants de Santa Fe, est perçu comme étant chaud, même durant le mois de juin, le mois le plus chaud de l’année. Curieusement, aucun d’entre eux ne songerait à s’aventurer encore plus au nord, vers le Wyoming, ou le Montana, par exemple. La plupart ne connaissent pas cette région de leur pays. Leur perception de cette région est qu’elle est trop froide.
Les Américains ne cesseront jamais de m’étonner.
En collant les morceaux du monde les uns aux autres, comme on voit les villes grignoter les champs l’état d’esprit d’uniformité du monde réduit à faire disparaître l’identité culturelle au seul désir de profit. Produire pour jeter c’est ici, là-bas, tout près ou plus loin la même crise..Je pense que même sur une île déserte on doit trouver aujourd’hui des commerces à vendre.
Un bon moment à te suivre Fernan, merci.
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Merci Mamie en cavale de vous vous être accroché à la flèche du dernier indien qui refuse de vivre en réserve !
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Great stuff, even in de UK there are many who have never gone north or south, out of their area and comfort zone!! People never cease to amaze me!! Super article on a town with such an romantic name.
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J’étouffe à ‘ressenti’ 30 et l’air climatisé en classe B risque de faire sauter le petit 35 amp… Je préfère le nord moi aussi.
À chacun son nord.
Sante Fe quanf même unique.
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Oui la pauvreté est grande aux États-Unis… Comment Santa Fe pourrait-elle y échapper? J’ai vu un peu de l’arrière Santa Fe… Je crois voir où vous êtes stationné, et une bonne part du trajet que vous avez fait me rappelle de beaux souvenirs. Encore merci.
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