frottement des pneus
au creux de l’après-midi
déplacement d’air
Inspiration
ébauche
sans titre ( pour l’instant )
sssouffle la cavale
une aile brasse le temps
la plume s’envole
Samedi matin au Parc Maisonneuve

un banc dans un parc
soleil bas sur l’horizon
plume et papier
samedi matin…
je passe par le parc en allant chercher du pain à la boulangerie artisanale sur la rue Beaubien…
il fait relativement doux pour cette période de l’année ; les rayons du soleil nous caressent mais les nuages le cachent parfois, et le vent du sud-ouest est néanmoins frisquet…
le banc m’invite à m’asseoir… je choisis mes plumes et j’ouvre mon calepin…
Ces écritures imaginées …

Depuis quelques jours, je poursuis, au rythme de la lenteur, ma lecture des Chroniques d’Hector Fabre. C’est un véritable plaisir de lire Fabre, un écrivain « … qui ne cesse de manier un humour délicat », selon le critique du Devoir ; il a offert à ses lecteurs une prose légère, souvent ironique, narquoise, moqueuse, nullement comparable à celle de ses contemporains, Louis Fréchette ou Arthur Buies, pour n’en nommer que deux …
Ce matin, le passage suivant capte mon attention ( page 146 de l’édition de 2007 – lien ci-haut ) :
Le journaliste arrive à son bureau. Installé dans son fauteuil, il se demande sur quoi il va écrire aujourd’hui. Pas le moindre sujet d’article. C’est en vain qu’il repasse en sa mémoire les vieux thèmes sur lesquels il a tant de fois brodé d’étincelantes variations : la verve tarde à s’allumer.
Quel écrivain, surtout un chroniqueur (ou un journaliste tourmenté par un implacable échéancier), ne s’est pas retrouvé, à plus d’une reprise, angoissé devant une feuille blanche de papier ?
De toute évidence, et bien qu’il suggère le contraire, Fabre ne se complait pas longtemps devant une page blanche.
Fin créateur, il libère les cellules du cerveau et laisse les idées s’envoler dans sa conscience pour saisir, tel un chasseur de papillons expérimenté, la première qui virevolte à la portée de son filet. Il reconnaît toutefois, vaciller quelques instants, à tenter de se remémorer ces « vieux thèmes », comme il les qualifient, qui se sont dissipés dans les limbes de ses flâneries.