Imprévus…

Un ami auquel j’avais montré une ébauche de notre itinéraire de voyage, était étonné du niveau de préparation sous-jacent à une telle équipée : il était surpris de constater qu’il y avait peu de place pour l’imprévu.

Je lui avais répondu qu’il y a toujours des imprévus en voyage. Que ça ne se passe pas toujours comme on le veut. Une grève générale en France, par exemple, ou en Espagne, bouscule nos plans et nous force à improviser. On devance une arrivée ou on reporte un départ.

Nous avons eu beaucoup d’occasions de gérer les imprévus au cours du présent voyage. Quatre exemples, parmi d’autres : une première fois, il y a deux semaines, afin d’insérer une activité dans notre itinéraire ; une deuxième fois, pour s’adapter à une négligence de ma part ; une troisième fois… un des pneus avant de notre véhicule a cueilli un clou sur la chaussée quelque part à Saint-Louis ; une quatrième fois, lorsque le mauvais temps nous force à remettre d’un jour, la participation à une activité à laquelle je tenais beaucoup.

Une première fois… insérer une activité

Quelques jours avant même de partir en voyage, je découvre un site qui nous semble intéressant à visiter, dans le cadre de notre exploration des traces de la présence ancienne des humains en Amérique. J’avais presque complètement terminé la planification du voyage. Toutes les activités s’ajustaient les unes aux autres, comme des pièces d’un puzzle, dans un calendrier serré, mais tout de même flexible.

Le site, Newark Earthworks, est situé sur la route qui était déjà prévue. Il me fallait trouver un camping près de cet emplacement, réserver une nuit, et ajuster l’horaire : estimer approximativement le temps requis pour visiter ce nouveau site, raccourcir le nombre d’heures prévu de conduite au cours de la journée pour s’y rendre, ajouter les heures de route du lendemain, afin de se rendre à l’étape suivante, et ajuster ainsi, sans trop modifier tout le reste du trajet.

Travaux d'archéologie sur un des sites du Hopewell Culture National Historical Park
Travaux d’archéologie sur un des sites du Hopewell Culture National Historical Park

Sur place, tout se passe bien, tel que planifié.

C’est le lendemain de la visite des Newark Earthworks, en visitant le deuxième site, le Hopewell Culture National Historical Park, que je commence à me rendre compte que nous devrions peut-être envisager d’ajouter un autre site dans notre programme de visite.

Je connaissais l’existence de cet autre site. Mais l’examen du site Web de ce lieu historique ne m’avait convaincu de l’intérêt de l’insérer dans notre programme de visites. Une conversation avec des archéologues sur un des sites de ce parc national nous convainc : ils nous recommandent tous, sans exception, d’aller y faire un tour. On nous explique que le musée qui s’y trouve est bien conçu : on y expose une synthèse complète et accessible de l’ensemble de l’évolution des anciens peuples qui ont vécu jusqu’à la période présente, dans toute la région du bassin de l’Ohio entre les Appalaches et le Mississippi.

Nous avisons en soirée. On modifie notre itinéraire pour le lendemain… pas besoin d’annuler une réservation de camping que je n’avais pas faite. Mais il faut trouver un autre emplacement de camping pour le lendemain soir, qui nous permet de nous rapprocher de Fort Ancient, et de nous réinsérer dans notre itinéraire original.

Une deuxième fois… pallier à une négligence ( de planification )

Dès le lendemain, nous devons à nouveau composer avec l’imprévu.

C’est convaincu que j’avais réservé un site, que je me suis présenté au comptoir d’accueil d’un des campings municipaux de Cincinnati, un vendredi, en début de soirée, au début de la fin de semaine précédant le congé de Memorial Day ( une fête nationale aux ÉU ). Je constate que j’avais négligé de réserver un site de camping pour cette fin de semaine.

Trop tard… plus un site disponible. Il aurait été préférable de réserver plusieurs semaines plus tôt. Et malgré que la pluie soit au rendez-vous pour la fin de semaine, il n’y a pas d’annulation. Étant donné que c’est un camping municipal et qu’il y a d’autres emplacements ailleurs, dans un parc plus boisé et plus éloigné du centre de la ville, où il y a moins de services, on nous propose un site pourvu d’une prise électrique uniquement — pas de prise d’eau… pour une nuit seulement. Nous acceptons, quitte à trouver un autre site au cours de la journée le lendemain, ou à raccourcir notre séjour dans cette ville.

Nous avions prévu nous rendre au Marché Findlay, le samedi matin… D’abord et avant tout pour visiter cette institution presque deux fois centenaire. Aussi, pour faire notre marché, comme nous le faisons chez-nous, à Montréal. Dimanche, nous avions prévu nous rendre au Union Terminal, où se trouvent quatre musées dans un édifice historique.

Nous nous ajustons, sans pour autant renoncer à nos deux projets.

Samedi matin, nous nous levons très tôt pour aller au Marché Findlay. Tout va bien. Vers midi, le marché terminé, il devient pressant de trouver un site où déposer nos pénates, c’est à dire stationner notre autocaravane pour la nuit. Nous optons pour la solution de la facilité : exceptionnellement, nous décidons de louer une chambre d’hôtel.

Après avoir visité la gare Union Terminal de Cincinnati en après-midi, nous nous sommes dirigés vers un Comfort Inn, assez loin en banlieue, en bordure d’une autoroute.

La troisième fois… une visite dans un atelier de réparation de pneus…

Nous arrivons avant l’ouverture du Jardin botanique du Missouri… une fois n’est pas coutume. Nous trouvons un espace de stationnement idéal, à l’ombre pour toute la journée, sous un chêne immense. Nous sortons du véhicule… pour constater que le pneu avant, du côté du chauffeur, manque d’air… pas tout à fait à plat, mais tout de même inquiétant.

Heureusement, nous sommes membres du club automobile. Une succursale de celui-ci est située à quelques minutes du Jardin botanique. Nous nous y rendons. Une remorque équipée vient à notre secours. Les techniciens, bien formés, remplacent le pneu défectueux et installent le pneu de secours. On nous recommande de faire examiner le pneu défectueux dans un atelier spécialisé. Une heure et demie plus tard, nous sommes de retour au Jardin botanique.

Entretemps, en consultant l’Internet et en nous servant de notre appareil de géo positionnement, nous trouvons un atelier spécialisé tout près du terrain de camping où nous sommes installés depuis plusieurs jours.

Nous nous y rendons dès le lendemain. Ils examinent le pneu défectueux. Un clou l’avait transpercé. Il faut remplacer non seulement ce pneu, mais aussi l’autre pneu avant.

Nous avons profité de l’occasion pour arpenter le secteur historique de Granite City, une ville industrielle en banlieue de Saint-Louis. Au retour du lunch, nous apercevons notre autocaravane juchée dans le garage. Les techniciens sont en train de terminer l’installation des nouveaux pneus. J’ai l’occasion de jaser un peu avec le gérant : de voyage, de l’état de l’économie, de la campagne électorale en cours aux États-Unis… Enfin, le véhicule est prêt, bien chaussé à neuf.

Nous retournons au camping… une journée de repos…

Une visite dans un atelier de réparation de pneus
Une visite dans un atelier de réparation de pneus… à l’extrême droite, notre domicile sur roue, juché par se faire chausser à neuf…

La quatrième fois

Vendredi dernier, alors que nous attendions dans la salle d’attente le résultat de l’analyse du pneu défectueux de l’autocaravane, j’écoutais avec beaucoup d’attention le bulletin météo. Les prévisions météorologiques qu’on émettait depuis deux jours déjà se confirmaient : il y aurait pluie abondante le lendemain samedi — une douche noyait mes projets d’assister au Rendez-vous au Fort de Chartres. Je m’apprêtais à me résoudre à m’y rendre tout de même, quitte à endurer la pluie.

Les heures passent. On y réfléchit, en discute… que représenterait de retarder d’une journée notre départ de Saint-Louis : réservations de camping, répercussion sur notre itinéraire… Nous étudions la question, nous examinons les options, nous nous  renseignons, puis nous décidons de demeurer une journée de plus sur le camping, de nous rendre au Fort de Chartres le dimanche, et de reporter notre départ de Saint-Louis à lundi.

Samedi passe : nous nous levons plus tard que d’habitude ; je rédige des notes de voyage ; je m’occupe de l’intendance informatique — sauvegarde des fichiers de photos et des textes… la pluie diminue graduellement au cours de l’avant-midi et le soleil se manifeste peu à peu en début d’après-midi ; je lave toutes les vitres de l’autocaravane, etc… Nous nous préparons à partir tôt le lendemain matin.

Finalement, dimanche matin : la journée s’annonce éblouissante et chaude.

Rendus sur place, les témoignages des participants au Rendez-vous de Fort de Chartres sont unanimes. Nous avions pris la bonne décision. Il avait plu toute intensément, toute la journée précédente. Le sol était boueux, plein de flaques d’eau partout… Ce qui n’avait pourtant pas modifié l’humeur des participants. Ce sont des gens habitués à vivre en plein air.

Les Français quitte le Fort de Chartres sur un sentier balisé de boue...
Les Français quitte le Fort de Chartres sur un sentier balisé de boue…

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Il y aura certes d’autres imprévus au cours des jours à venir…

Déjà, nous apprenons qu’un musée que nous aurions voulu visiter demain, est non seulement fermé le lundi, ce qui ne nous aurait pas importuné, mais le mardi aussi. Dommage, nous le visiterons pas. Nous irons ailleurs demains… visiter le musée des grandes pistes historiques de l’Ouest américain : les pistes de Santa Fe, de l’Orégon et de la Californie… Une bonne introduction à la prochaine étape de notre exploration de l’Amérique.

3 réflexions sur “Imprévus…

  1. Ce que vous racontez est mon quotidien en voyage. Je prépare bien peu. Pas vraiment d’itinéraire non plus. Une vague idée où je vais, qui se modifie au fil des km. Et je ne réserve jamais. Je me suis amusée à vous lire, vous imaginant dans ces «imprévus»… Vous êtes un journaliste… je suis une nomade. J’adore vous lire.

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