
Huit heures trente le matin : j’étais debout, dodelinant dans le métro, le regard absent, alors que des idées et des souvenirs se sont mis à émerger discrètement des profondeurs et à flotter à la surface de la conscience.
Mercredi matin : à la sortie du métro, je prévois toujours un arrêt de quelques minutes au café avant de me rendre à ma session hebdomadaire de taï-chi…
J’avais l’occasion et un peu de temps pour écumer ces souvenirs, avant qu’ils ne s’échappent et se perdent dans les dédales de mes neurones. Au café, j’ai commencé à prendre de notes pour compléter la rédaction d’un article que je couve depuis des semaines.
Mon cerveau, qui ronronnait toujours dans un état de léthargie, s’active graduellement. La prise de notes sur ces idées et souvenirs en suscite d’autres, qui s’alignent, telles des graines dans un chapelet… Des souvenirs d’une journée vécue il y a presque trois ans reviennent.
Je m’étonne de ce que la conscience peux rappeler à la surface. Ce qui m’étonne le plus, c’est de constater combien il y a à raconter sur une journée où il semble qu’il ne s’est rien passé : ce jour-là, nous avions roulé pendant sept heures à travers une contrée quasiment désertique, sur une route où il n’y avait pas de circulation.
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Je perds la notion du temps. J’ai dû m’interrompre, soudainement… Il ne me restait que quelques minutes pour me rendre à ma session de taï-chi : difficile de concilier les conflits d’intérêt, même à la retraite.
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Deux jours plus tard, je rédige cette entrée dans mon carnet électronique et je me rends compte que je succombe à la distraction. Je retourne à la rédaction de cet article que vous lirez bientôt, si je parviens à résister à toutes les distractions qui me tentent…