Qui prend pays, prend parti

L’observateur des scènes politiques canadienne et québécoise que je suis depuis presque un demi-siècle n’a pu qu’admirer comment le  Parti libéral du Canada a louvoyé entre tous les écueils tout au long de la campagne électorale qui se termine lundi prochain. Le parti, aujourd’hui dirigé par le fils de l’ancien premier ministre, Pierre Trudeau, semble avoir retrouvé la superbe qu’il avait perdue il y a plus d’une décennie, arrogance comprise. Ce n’est qu’à la toute fin que le naturel, revenant au galop, finit par transpirer.

On peut reconnaître l’habileté stratégique des bonzes qui gouvernent un parti politique ; cela ne veut pas dire qu’on reconnaisse la validité du message ou qu’on accepte de leur accorder sa confiance. Quelle qu’ait été l’évolution de la campagne, je demeure convaincu que le changement que les deux principaux partis d’opposition prétendent incarner n’est que superficiel. Je l’ai exprimé au début de la campagne électorale et rien de ce qui est survenu depuis lors ne me porte à modifier mon analyse de la conjoncture politique canadienne.

Ces augures modernes que sont les sondeurs veulent nous faire croire que Justin Trudeau pourrait devenir le prochain premier ministre du Canada ; si le Parti libéral réussi à faire élire le plus grand nombre de députés, il pourra obtenir l’assentiment du Gouverneur général pour former un gouvernement, pourvu qu’il obtienne l’assentiment de l’autre parti qui se dit progressiste, soit le « Nouveau » parti démocratique ( dont, faut-il le rappeler, les origines seront centenaires dans quelques années ). Au début de la campagne électorale, les augures qui lisent le fond de la tasse de thé de la population nous informaient que ce « Nouveau » parti démocratique avait la faveur d’un plus grand nombre d’électeurs que les autres vieux partis. Les stratèges du Parti libéral ont laissé l’autre parti qui se prétend progressiste se positionner au centre de la scène ; puis, au grand dam des vieux sociaux-démocrates, les Libéraux se sont positionnés à leur gauche. La population a bien réagi. La déconfiture du NPD sera amère.

Tout nous indique que, pour la première fois depuis longtemps, l’électorat québécois ne mettra pas tous ses œufs dans le même paquet. On se dispersera dans tous les sens. Certains s’en réjouiront, d’autres s’en désoleront.

Un jour viendra, peut-être, où les Québécois comprendront les avantages de l’indépendance. Ce qui me réjouit de la tournure de la campagne électorale qui se termine, c’est qu’une nouvelle génération semble vouloir prendre le relais pour mener ce combat. Beaucoup des candidats du Bloc québécois sont des jeunes qui amèneront un vent d’air frais au mouvement séculaire vers notre indépendance politique.

Je partage entièrement l’analyse et la prise de position en faveur du Bloc québécois qui est publiée ce matin dans Le Devoir — Voter Bloc pour faire valoir notre différence ( texte collectif ) :

Nous ne voulons pas de députés qui vont s’ingénier à nous convaincre de rester Canadiens. Nous sommes Québécois à 100 pour cent, nous n’avons qu’une seule allégeance, un seul pays. Voter Bloc, c’est faire barrage aux candidats de la soumission, de la duplicité et de la double identité. Voter Bloc, c’est se donner des forces pour réaliser le projet de pays.

Je ne voterai pas « contre » quoi que ce soit. Je voterai pour le candidat qui, dans mon comté, représentera le mieux ce que je crois, ce que je veux pour mon pays. J’ai pris parti dès le début de la campagne. Je n’en ai jamais dérogé : je prends parti pour mon pays, le Québec.

8 réflexions sur “Qui prend pays, prend parti

  1. C’est là que je m’en rends compte à quel point nous connaissons peu le monde politique québécois, ici, de l’autre côté de l’océan..je partage en tout cas le vote pour qui résonne au mieux avec nos idéaux..belle soirée à vous

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